Résumé de la 148e partie n H. Poirot est sûr que Meadowbank est devenu la cible de groupes d'intérêts indésirables... Je m'attacherai tout d'abord à éclaircir les tenants et aboutissants de ce kidnapping car au travers de toute cette affaire la difficulté a toujours été d'écarter les faits qui occultaient, quoique de nature criminelle par eux-mêmes, la piste la plus importante : celle d'un meurtrier déterminé et sans scrupules qui sévit parmi vous. Hercule Poirot sortit une photographie de sa poche : — Pour commencer, je vais faire circuler ce cliché. Kelsey la prit, la donna à miss Bulstrode qui confia, à son tour, à l'auditoire. La photo revint à Poirot. Il passa en revue les visages qui ne cillaient pas : — Je vous le demande, à vous toutes : reconnaissez-vous la jeune fille qui figure sur cet instantané ? On secoua la tête avec ensemble. — Vous auriez dû parce qu'il s'agit d'une photo de la princesse Shaista, qui m'a été envoyée de Genève. — Mais ce n'est pas Shaista du tout ! s'écria miss Chadwick. — Exactement, reprit Poirot. Le point de départ de toute cette affaire se situe à Ramat où, comme vous ne l'ignorez pas, un coup d'Etat révolutionnaire a conduit, il y a trois mois, a un changement de régime. Le souverain, le prince Ali Youssouf, est parvenu à s'échapper en compagnie de son pilote privé. Leur avion s'est cependant écrasé dans les montagnes du nord du sultanat, et l'épave n'a été repérée que bien plus tard. Un objet de valeur, que le prince Ali portait toujours sur lui, avait disparu. II n'avait pas été retrouvé dans la carcasse de l'appareil, mais, selon la rumeur, il avait pu être sorti du pays. Plusieurs groupes de gens étaient fort anxieux de remettre la main sur ce précieux objet. L'une de leurs pistes pour y parvenir passait par la seule parente survivante du prince Ali Youssouf, sa cousine germaine, une jeune fille qui suivait, à ce moment-là, les cours d'un collège en Suisse. II leur paraissait vraisemblable que, si ce... cet objet avait pu quitter Ramat, on l'apporterait à la princesse Shaista, à ses tuteurs ou à ses proches. On envoya donc des agents secrets pour avoir à l'œil son oncle, le prince Ibrahim, ainsi que d'autres, pour surveiller la princesse elle-même dans son collège. On apprit alors qu'elle devait, ce trimestre, entrer à Meadowbank. Rien n'aurait été plus naturel que de dépêcher quelqu'un pour obtenir un emploi ici afin de pouvoir observer de près ceux qui pourraient approcher la princesse et d'espionner son courrier et ses appels téléphoniques. Mais ces gens élaborèrent un plan plus simple et plus efficace encore et qui consistait à enlever la princesse et à envoyer à sa place l'un de leurs agents à Meadowbank. Ce plan pouvait facilement être mené à bien puisque l'émir Ibrahim séjournait en Egypte et ne se proposait pas de venir en Angleterre avant la fin de l'été. Miss Bulstrode elle-même n'avait jamais vu la jeune fille en personne, et toutes les dispositions concernant sa venue à Meadowbank avaient été décidées par le truchement de l'ambassade de Ramat à Londres. (à suivre...)