Résumé de la 137e partie n Poirot veut savoir qui est cette femme qui a apporté à Jennifer une raquette neuve en échange de l'ancienne… Je vois, soupira Poirot. Avez-vous jamais vu à Meadowbank quelqu'un que vous auriez aperçu à Ramat ? — A Ramat ? Oh ! non... enfin.., je ne crois pas. Cette légère expression de doute n'échappa pas au détective : — Mais vous n'en êtes pas convaincue, mademoiselle Jennifer. Jennifer se gratta le front, l'air soucieux : — Eh bien, je veux dire qu'on voit toujours des gens qui vous rappellent quelqu'un d'autre. Mais on ne sait jamais, au juste, à qui ils vous font penser. Quelquefois, on croise des gens qu'on a bel et bien rencontrés, mais on ne se souvient plus de qui ils sont. Et ils vous disent : «Vous ne vous souvenez pas de moi ?» Et c'est très gênant parce que sincèrement on ne s'en souvient pas. Je veux dire par là qu'on reconnaît à peu près leur visage mais qu'on a oublié leur nom, ou l'endroit où l'on a fait leur connaissance. — Ce n'est que trop vrai, renchérit Poirot. Oui, ce n'est que trop vrai ! On en fait souvent l'expérience... Il marqua un temps... Puis, avec une légère insistance : — La princesse Shaista, par exemple... Elle, vous l'avez sûrement reconnue tout de suite pour l'excellente raison que vous deviez l'avoir croisée à Ramat. — Elle était à Ramat ? — Selon toute vraisemblance, décréta Poirot. Après tout, elle a des liens de parenté avec l'ex-maison régnante. Vous pourriez l'avoir aperçue là-bas, non ? Jennifer fronçait les sourcils : — Non, je ne pense pas. Et puis, de toute façon elle ne s'y serait pas promenée en montrant son visage. Dans ces pays-là, les femmes portent des voiles et ne sortent que dissimulées sous tout un tas de trucs et de machins, même si je crois bien qu'elles les enlèvent à Paris et au Caire. Et à Londres, évidemment. — En tout état de cause, vous n'avez pas le sentiment d'avoir revu à Meadowbank quelqu'un que vous auriez déjà rencontré ? — Non, je suis sûre que non. Bien entendu, la plupart des gens se ressemblent et l'on pourrait les avoir vus n'importe où. C'est seulement quand quelqu'un a un visage qui sort de l'ordinaire, comme miss Rich, que vous le remarquez. — Vous êtes-vous dit que vous aviez déjà vu miss Rich quelque part auparavant ? — Pas réellement. Il devait s'agir de quelqu'un qui lui ressemblait vaguement, mais c'était quelqu'un de beaucoup plus gros qu'elle. — Quelqu'un de beaucoup plus gros, médita Poirot. — On ne peut pas imaginer miss Rich obèse, rit Jennifer. Elle est si mince, et si nerveuse. Et puis, de toute façon miss Rich n'aurait pas pu être à Ramat : elle était en congé de maladie le trimestre dernier. (à suivre...)