Résumé de la 150e partie n Pour Poirot, Shaïsta a été séquestrée en Suisse. C'est une fausse qui arrive à Londres... «Il ne s'agissait là, comme vous le voyez, que du vieux truc des prestidigitateurs. On égare le spectateur. Là, on concentrait l'attention sur un kidnapping qui aurait eu lieu ici, et il ne venait ainsi à l'idée de personne que le véritable enlèvement avait eu lieu trois semaines auparavant, en Suisse. En réalité, ce que Poirot sous-entendait, mais qu'il était trop bien élevé pour exposer explicitement, c'était que l'idée n'en était venue à personne... sauf à lui ! — Nous allons maintenant passer, reprit-il, à quelque chose de bien plus grave que cet enlèvement simulé. Nous allons en venir... aux meurtres. «La pseudo-Shaïsta aurait pu, certes, avoir tué miss Springer, mais certainement pas miss ni Vansittart ni Mlle Blanche. Elle n'aurait eu d'ailleurs aucune raison de tuer qui que ce soit, pas plus que ce n'était ce qu'on attendait d'elle. Sa mission consistait seulement à recevoir un paquet de valeur, comme cela paraissait vraisemblable, ou, au moins, d'en recevoir des nouvelles. «Revenons-en donc à Ramat, là où tout a commencé. A en croire une rumeur largement répandue là-bas, le prince Ali Youssouf aurait confié ce précieux objet à Bob Rawlinson, son pilote personnel, qui aurait pris des dispositions pour le faire transporter en Angleterre. Le jour du coup d'Etat, Rawlinson s'est rendu dans le principal hôtel de Ramat où sa sœur, Mrs Sutcliffe, était descendue avec sa fille Jennifer. Mrs Sutcliffe et Jennifer étaient sorties, mais Bob Rawlinson n'en monta pas moins à leur chambre, où il resta au moins vingt minutes. C'était un long délai, compte tenu des circonstances. Il aurait pu, cela va de soi, avoir écrit une longue lettre à sa sœur Mais ce ne fut pas le cas. Il se contenta d'un court message, d'un griffonnage qui ne demandait pas plus de deux minutes. «On en inféra donc, et de divers côtés, que, durant ces vingt minutes, Bob Rawlinson avait glissé cet objet dans les affaires de sa sœur, et qu'elle l'avait rapporté en Angleterre. Nous en arrivons là à ce que j'appellerai le carrefour des pistes. L'un des groupes intéressés - ou plus d'un groupe, peut-être - posa en principe que Mrs Sutcliffe avait bel et bien convoyé cet objet jusqu'en Angleterre. Et, en consé-quence, sa maison de campagne fut cambriolée et sa chambre fouillée du sol au plafond. Quel qu'en fût l'auteur, ce cambriolage démontrait qu'on ne savait pas au juste où l'objet était dissimulé, qu'on croyait tout au plus qu'il était probablement quelque part dans les affaires de Mrs Sutcliffe. «Mais quelqu'un d'autre savait, avec certitude, où se trouvait la chose, et je pense pouvoir maintenant, sans dommage, vous révéler où Bob Rawlinson l'avait cachée. Il l'avait dissimulée dans le manche d'une raquette de tennis, dont il avait creusé la poignée, avant de la remonter avec tant d'habileté qu'il était extrêmement difficile de discerner ce qu'il avait fait. (à suivre...)