Effet n Ce mois sacré constitue une opportunité pour l'ancrage de l'esprit de solidarité et d'entraide et une occasion pour renouer avec les coutumes ancestrales quelque peu contrariées par les mutations de la société moderne. Les préparatifs déjà lancés pour l'accueil du mois sacré ont permis de rompre avec la routine étouffante dans la région, aggravée par la canicule, dans le sens où il n'est plus question de se réfugier à l'ombre en quête de fraîcheur, tant les gens s'activent aux achats des produits nécessaires au ramadan. Avec l'avènement du mois de jeûne, les laghouatis reviennent aux traditions culinaires où «les épices, le frik (le blé ou orge concassée), et le couscous sont de mise, mais aussi à la ferveur religieuse entourant «les prières surérogatoires (tarawih), ponctuées par la convivialité des rencontres familiales. Parmi les aspects de solidarité en vogue à Laghouat durant le mois de piété, figurent la douika, où l'échange de plats entre voisins, ou encore la pratique du dour, consistant en un regroupement pour le repas de la rupture du jeûne (ftour) chez un des habitants d'un même quartier, à tour de rôle. L'occasion est propice, après le ftour, pour des visites familiales autour d'un plat de délicieux beghrir (crêpes), accompagnés de fruits secs et de thé, alors que les hommes s'adonnent volontiers à des parties de sig (bâtonnets), un jeu traditionnel répandu dans la région. «Sadaka bil Coran», (bonne œuvre par le Coran), se manifeste également pendant le ramadan où une dizaine d'apprenants du Livre Saint sont invités à des soirées familiales pour des récitations de versets du Coran et de chants religieux, une tradition autrefois associée aux cérémonies funèbres, puis élargie à d'autres occasions, notamment le ramadan, en signe de piété et de fête de l'avènement du mois béni. A ces traditions bien ancrées dans la société laghouatie, s'ajoute l'incontournable fête en l'honneur des enfants ayant accompli leur premier jeûne, célébrée le 15e ou le 27e jour du ramadan, en leur mettant du henné sur sa main, afin de le préparer et de l'encourager à l'accomplissement parfait de ce pilier de l'Islam. Ainsi, les préparatifs se poursuivent pour accueillir le mois sacré à travers aussi le nettoyage et la préparation des mosquées à accueillir les fidèles et l'éclairage des minarets, ainsi que le badigeonnage de leurs murs, symbole de pureté et l'aménagement des espaces extérieurs. La maison de culture Tekhi-Abdallah-Benkeriou a, de son côté, élaboré un programme varié «spécial ramadan» comportant des chants religieux, des soirées artistiques, des films et représentations théâtrales ainsi que des expositions de livres, animées par des associations locales dont El-Mizharia», El-Baroud El-Laghouati et El-Isra, selon les responsables de cet établissement culturel.