Laghouat l Réputés conservateurs et attachés à leur legs culturel, les habitants de Laghouat qui se fondent peu à peu dans la modernité, s'éloignent de leurs traditions dont certaines font désormais partie du passé. Toutefois, ces traditions refont surface dans les grandes occasions tel le Ramadan dont les préparatifs réveillent les coutumes ancestrales. Entre campagne et ville, les préparatifs pour le mois sacré diffèrent, mais tous les habitants de la région ont un dénominateur commun : le retour à l'authenticité et la rupture avec la routine. Pour Hadj Belkacem, un bédouin sexagénaire, le déplacement et le nettoyage de la «kheïma» (tente) sont devenus une coutume à l'approche du mois sacré du ramadan. Le chef de famille immole, pour la circonstance, une bête de son troupeau. Il en fera sécher la viande et la consommera par partie. L'opération est renouvelée une fois les quantités de viande épuisées. Le ramadan est aussi une occasion pour les bédouins de s'adonner à la chasse. Les jeunes du douar s'organisent en groupe appelé la hihaya, selon un triptyque local «cavalier-fusil-sloughi». Le gibier sera par la suite grillé et préparé pour le ftour. Côté femmes, el-Hadja Zahra a inculqué à ses filles et belles-filles quelques vieilles habitudes tel le tamisage de la semoule, du blé et de l'orge qui seront utilisés dans la préparation de la h'rira. Elles procèdent également à la mouture de différentes herbes aromatiques tels l'origan et la chouihya qui donne au thé une saveur particulière. Le nettoyage des maisons, l'achat d'une nouvelle vaisselle et l'application du henné sur les mains des femmes et des enfants qui jeûnent pour la première fois, caractérisent le ramadan chez les habitants de la ville..