Constat n Selon les différents rapports 2008/2010 émanant d'institutions internationales renommées quant à la situation économique de l'Algérie, les choses vont mal, voire très mal. Pour une lecture objective et explicite de ces analyses, nous avons fait appel au Dr Abderrahmane Mebtoul qui citera les résultats du rapport de la Compagnie française d'assurance spécialisée dans l'assurance-crédit à l'exportation (Coface), livrés à la fin juillet 2010. La Coface a mis «sous surveillance négative de la note B l'environnement des affaires de l'Algérie», selon notre expert. Les politiques restrictives à l'égard des importations et des investissements directs étrangers (IDE) seraient à l'origine de cette note. La Coface remet en cause notamment les dernières «mesures prises pour limiter les importations et les sorties de capitaux». Ces dispositions vont devoir «pénaliser les opérateurs en renchérissant et en retardant leurs approvisionnements. Elles ont en outre accru le poids d'une bureaucratie déjà trop importante. Le climat des affaires pâtit également des restrictions s'appliquant aux investissements étrangers, ce qui rend le pays de moins en moins attractif, alors que l'économie en a le plus grand besoin pour créer des emplois et de la croissance», explique la compagnie. L'hebdomadaire financier américain Newsweek a, pour sa part, classé au 15 août dernier, l'Algérie à la 85e position sur les 100 pays concernés par une enquête sur l'environnement des affaires et la performance des économies. Ces anal yses «vont dans le même sens que le rapport établi précédemment par le groupe de la Banque mondiale (BM) (Investing Across Borders 2010)», affirme le Dr Mebtoul, qui rejoint dans son analyse les deux rapports en question. «Les lois trop restrictives ou encore désuètes sont des obstacles aux investissements et leur mise en œuvre peut engendrer des coûts additionnels pour les investisseurs», dit-il avant de rappeler un peu plus loin le sombre tableau que la Banque mondiale a dressé sur l'économie algérienne. Dans son édition 2010 du Doing Business, la Banque est, en effet, revenue sur le climat des affaires en Algérie qu'elle considère comme très négatif. «L'institution internationale soustrait même deux points à l'Algérie par rapport à 2009, la reléguant à la 136e place sur les 183 évalués dans le cadre du classement des meilleurs élèves dans le domaine des facilités accordées à l'investissement», rappelle notre interlocuteur. Même son de cloche chez FDI Intelligence, une division du groupe britannique de presse. Les résultats de l'étude du FDI effectuée dans 59 pays africains et publiée en septembre 2009 font état d'une régression de l'Algérie en matière d'attractivité des investissements étrangers (IDE). L'étude souligne aussi l'avance prise par certains pays, dont l'Afrique du Sud, l'Egypte, la Tunisie… dans ce domaine comparativement à l'Algérie. De l'avis de notre expert en économie, ce rapport a mis a nu «la détérioration du climat des affaires dans notre pays qui émet des signaux négatifs et contradictoires, particulièrement en matière de promotion de l'investissement privé national et étranger». Aussi, malgré sa proximité géographique avec l'Europe et ses réserves énergétiques pour attirer davantage de capitaux étrangers, l'Algérie «n'a même pas profité de l'afflux des pétrodollars du Golfe, contrairement à d'autres pays», déplore-t-il. Selon lui, hormis «le secteur des hydrocarbures et celui des télécommunications, l'Algérie ne semble guère intéresser les investisseurs étrangers». Parmi les entraves aux affaires citées dans les deux rapports figurent la difficulté d'accès aux financements, la bureaucratie d'Etat, la corruption, l'inadéquation de la main-d'œuvre formée, la politique du travail considérée comme restrictive ainsi que le système fiscal…