Perspective n Après une visite effectuée cette semaine en Algérie, les représentants de l'Union internationale des magistrats n'écartent pas la possibilité de faire adhérer le Syndicat national à cet organisme. La décision d'adhésion du Syndicat national des magistrats à l'Union internationale des magistrats (UIM) sera tranchée en novembre prochain, a affirmé, hier, mercredi, le président du Syndicat national des magistrats, Djamel Aïdouni dans une conférence de presse à Alger. Cette adhésion du syndicat en tant que membre ordinaire à l'UIM, sera tranchée durant la prochaine réunion de l'Union, prévue dans la capitale sénégalaise, Dakar, entre le 6 et le 15 novembre. La décision sera prise conformément au rapport établi par le président de l'Union syndicale des magistrats français (USMF), Christophe Regnard, et le vice-président de l'Association des magistrats tunisiens, Tarek Brahem. Ces derniers sont chargés d'effectuer des investigations sur le syndicat et sur tout ce qui a trait à l'action judiciaire en Algérie. L'adhésion de l'Algérie à cet organisme international lui permettra de faire connaître sa justice et de s'exprimer à travers les rapports établis par l'organisme international, vu que ce dernier est membre observateur au niveau des Nations unies (ONU), de l'Union européenne (UE) et du Commissariat aux droits de l'homme, a précisé M. Aïdouni. Le Syndicat national est admis en 2007 en qualité de membre extraordinaire, alors que la demande formulée par le SM voulait un siège de membre permanent. M. Regnard a indiqué que pour siéger en tant que membre permanent, il faut d'abord que le syndicat soit totalement indépendant du système politique et qu'il œuvre en faveur du magistrat. Le magistrat français a témoigné avoir constaté «une grande liberté d'expression et d'action», lors de l'assemblée générale du SM tenue en janvier dernier. Le même intervenant a déclaré être impressionné par la volonté politique algérienne de donner à la justice la place qui lui revient dans l'Etat de droit. Il a fait remarquer également que «la réforme de la justice est une démarche cohérente» et que tous les moyens ont été mis en œuvre à cet effet. Les deux représentants de l'UIM ont affirmé unanimement que le rapport sur l'Algérie qu'ils soumettront prochainement aux juridictions sera «positif», et donne de grandes chances à cette adhésion. Depuis son arrivée samedi à Alger, la délégation a visité certains centres à l'image de la prison d'El-Bouni à Annaba, la Cour de justice, le nouveau tribunal de Berrahal, la direction de la modernisation et le Centre national des casiers judiciaires de Bir Mourad Raïs ainsi que le nouveau tribunal administratif. Créée en 1953, l'UIM regroupe près de 75 organisations judiciaires, dont 38 relèvent de l'Union européenne. S'il est admis, le SM sera le treizième syndicat relevant d'un Etat africain.