Malédiction n La ville a connu en 1954 et en 1980 deux tremblements de terre qui ont fait un grand nombre de victimes. A cause de l'association du nom d'El-Asnam avec ces terribles séismes, le nom de la ville fut officiellement modifié pour devenir Chlef en 1981. Après le séisme qui a frappé la ville en 1984, les autorités ont décidé de changer le nom d'El-Asnam et de le remplacer par Chlef. Ce qui, à l'époque déjà, n'était pas du goût de la majorité des Asnamis. Aujourd'hui, ils souhaitent que leur ville retrouve son nom initial. Selon de nombreux citoyens qui contestent toujours cette appellation, le nom de Chlef n'a pas, pour autant, «porté bonheur à la population de la région» et «le changement de nom n'arrêtera jamais les catastrophes naturelles». Dans le monde entier, «les villes touchées par des tremblements de terre, les inondations ou autres désastres ont gardé leur appellation initiale, à l'exception d'El-Asnam». Quant au programme de reconstruction de la ville de Chlef, qui a débuté en 1985 dans le cadre d'un plan d'urgence, il n'a été ni clair ni mis en évidence. A ce jour, il n'a pas encore été achevé. Pourtant, il était prévu que durant cette phase toute la ville soit reconstruite en dur et suivant les normes parasismiques internationales. Les habitations en préfabriqué, installées il y a 30 ans, ne répondent plus au minimum de confort et connaissent aujourd'hui de sérieuses dégradations à tous les niveaux, à l'origine de maladies qui affectent leurs occupants. Aujourd'hui, après des années de souffrance et de misère, les autorités ont enfin décidé de l'éradication de ce genre de constructions. Mais de quelle manière ? La démolition du préfabriqué des infrastructures publiques, établissements scolaires, de formation, sanitaires et autres administrations, sera entièrement prise en charge par l'Etat. Quant aux chalets ou baraques, les solutions quant à leur éradication n'ont pas encore été trouvées. Les pouvoirs publics avec, à leur tête, le président de la République, lors des visites effectuées à Chlef, ont, en effet, réagi pour une éradication définitive de ces baraques. Malheureusement, l'aide financière, estimée à 700 000 DA, qui a été alors accordée, à titre de prêt, à chacun des occupants de ces «logements» afin de procéder au remplacement du préfabriqué en question par de nouvelles constructions en dur, n'a pas été du goût des sinistrés dont la majorité a totalement rejeté cette formule. «Sur les 18 000 familles recensées par l'administration compétente comme étant sinistrées occupant toujours des logements en préfabriqué, moins de 3 000 ont donné leur accord pour ladite proposition. Et si cette aide financière est totalement rejetée par la majorité absolue des familles concernées qui demandent plus, c'est parce qu'elle est jugée très insuffisante en comparaison avec les prix excessivement élevés des matériaux de construction. En attendant de trouver d'autres solutions à ce phénomène, chacune des deux parties campe sur ses positions»,annonce-t-on auprès de plusieurs services administratifs.