Rectificatif n «Nous n'avons jamais pris la décision d'interdire l'exportation du poisson», a déclaré le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques lors d'un point de presse hier. Abdellah Khanafou a expliqué, en marge de l'ouverture des travaux des 2es assises de la pêche et de l'aquaculture, qu'il s'agit seulement «d'une réflexion en cours». «Nous avons plutôt déclaré que l'exportation sera régulée dans le cadre intersectoriel.» Plus loin, le ministre ajoutera : «Nous continuerons d'exporter des espèces nobles à forte valeur marchande, et ce, afin de permettre l'importation des produits de large consommation» et de préciser encore : «Je dis peut-être que nous allons interdire l'exportation des produits de large consommation, tels que la sardine et les anchois qui sont consommés par la classe moyenne, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.» Quant à l'explication de la cherté du poisson en général, le ministre a balayé d'un revers de la main toute éventualité de spéculation, arguant de l'aspect hautement périssable du poisson. Toutefois, il reconnaît qu'il est difficile de maîtriser le prix du poisson à 100%, voire le marché régi par la loi de l'offre et de la demande. Il a également souligné que l'élevage de poissons en eau douce devra permettre d'augmenter les capacités de production. «Avec les 450 centres d'élevage de poissons existants, nous allons encourager l'émergence d'autres projets d'aquaculture, en souhaitant l'implication d'investisseurs nationaux. Néanmoins, Il faut rappeler que la coopération et la collaboration avec des investisseurs étrangers pour l'instant, ne sont pas souhaitées, dans la mesure où nous avons eu de mauvaises expériences dans le passé.» Revenant à l'ordre du jour, notamment sur l'évaluation du secteur durant la période 2005-2010, le ministre a souligné que «le bilan est globalement positif». Les objectifs assignés aujourd'hui dans le cadre de ces assises, dira-t-il, consistent dans des «réajustements», voire l'élimination des insuffisances constatées sur le terrain. Et d'ajouter : «La priorité des priorités concerne, pour le moment, le recensement des richesses halieutiques». Ainsi, «cela nous permettra de projeter et même de lancer de nouveaux investissements nécessaires pour la promotion de ce secteur». A une question sur le prix du poisson issu de l'aquaculture, le ministre dira fermement : «J'ai bien précisé que nous devons produire un poisson, dont le prix est économiquement abordable. Autrement dit, nous devons produire un poisson d'aquaculture dont le prix sera inférieur à celui pêché.» Concernant les objectifs du quinquennat 2010-2014 , relatifs à la mise à niveau du secteur, le ministre a indiqué qu'un montant de 26 milliards de dinars a été alloué au secteur de la pêche. Il a, par ailleurs, précisé que l'impact des investissements sur le pouvoir d'achat des consommateurs ne paraît pas positif. Toutefois, le niveau de production est passé de 60 000 tonnes à 150 000 tonnes, «ce qui est appréciable». Des licences pour les eaux internationales Dans le cadre de la coopération bilatérale, le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques a souligné qu'«il est possible d'obtenir des licences de pêche en Afrique au profit de pêcheurs algériens leur permettant de pêcher dans les eaux internationales». Le ministre a notamment spécifié des demandes émanant de la Mauritanie, de la Guinée et du Mozambique qui, selon lui, «sont prêts à accueillir les chalutiers algériens dans leurs eaux territoriales». Une entreprise que le ministère veut soutenir et encourager pour renforcer l'importation du poisson susceptible de satisfaire les besoins des consommateurs algériens.