Dans son ouvrage, Fantômes et revenants au Moyen-Age, C. Lecouteux écrit que dans les mythologies nordiques, la croyance au loup-garou est liée à celle de la migration des âmes, la peau, hamr, étant l'une des formes que celle-ci revêt. Les transformations du hamr s'accompagnent toujours d'un redoublement de force qui prend alors l'aspect d'un animal. L'âme, ainsi métamorphosée, acquiert des pouvoirs extraordinaires, défiant le temps et l'espace. Le moment de la transformation s'accompagne de transes qui rappelle selon Lecouteux rappellent celles du chaman quand il entre en communication avec les esprits qu'il évoque. C'est pourquoi le loup-garou est craint non seulement pour sa férocité mais aussi pour ses pouvoirs de magicien. La Russie, pays de forêts et de neiges, connaît les mêmes mythes et croyances. Le Moyen-age, à la fois religieux et superstitieux, amplifie la peur des monstres, notamment celle du loup-garou. Ici, la métamorphose est liée aux sorcières. Les nuits de pleine lune, elles sont à l'affût à l'orée des forêts ou sur les sentiers, guettant les honnêtes gens ausquels elles jetaient des sorts. Les mêmes sorcières, selon Guillaume de Palerme, se promenaient avec des peaux de loups pour effrayer les gens. Dans un de ses lais (poème), intitulé le Bisclavret, Marie de France parle d'un chevalier qui se déshabille entièrement pour se transformer en loup. Il cache soigneusement ses vêtements sous une pierre car autrement il ne pourrait pas reprendre sa forme humaine. Le Moyen-age a connu de retentissants procès mettant en cause des loups-garous : ces derniers étaient souvent condamnés au bûcher et brûlés vifs.