Résumé de la 69e partie n Quand Victoria prononce le nom d'Anna Scheele, Edward réagit violemment... Qui vous a parlé d'elle ? Mrs Clipp ? — Non. Du moins, je ne crois pas... Avec une femme qui débite tant de mots à la minute, on n'est sûr de rien, mais il me semble que je m'en souviendrais quand même... — Et pourquoi croyez-vous qu'Anna Scheele ait quelque chose à faire avec le Rameau d'Olivier ? — Est-ce que je me trompe en le croyant ? — Je n'en sais rien... C'est tellement., tellement vague ! Ils étaient arrivés devant la grille des jardins du consulat. Edward jeta un coup d'œil sur sa montre. — Il faut que j'aille revoir mes douaniers. Dommage que je ne sache pas l'arabe !... Je vous quitte, mais pas pour longtemps ! J'ai des tas de choses à vous demander. — Et moi, répondit Victoria, des tas de choses à vous dire ! Elle avait parlé sans hésiter. Courageuse elle-même, elle avait des hommes une haute opinion, tenant qu'ils étaient faits pour le danger comme les étincelles pour jaillir dans l'espace. Edward ne lui saurait aucun gré de ne pas l'associer aux risques qu'elle pouvait courir. Et, à la réflexion, Victoria avait acquis la conviction que Mr Dakin avait bien compté qu'elle mettrait Edward «dans le coup». Dans la soirée, les deux jeunes gens firent une nouvelle promenade ensemble, cette fois dans les jardins du consulat. Sur les instances de Mrs Clayton, Victoria avait consenti à passer une veste de lainage par-dessus sa robe d'été. La nuit était magnifique, mais ils étaient si absorbés par leur conversation qu'ils ne s'en apercevaient même pas. — Tout a commencé le plus simplement du monde, dit Victoria. Un homme est entré dans ma chambre au Tio, et il y est mort, d'un coup de poignard. Edward ne devait pas trouver l'événement aussi banal que Victoria voulait bien le prétendre, car, apparemment stupéfait, il la pria de répéter. — Vous dites ? — Je dis «mort d'un coup de poignard». Si on s'était servi d'un revolver, j'aurais entendu la détonation. En tout cas, il était mort… — Il était mort et il est entré dans votre chambre ? — Oh ! Edward, ne soyez pas idiot ! Victoria raconta son histoire. Assez mal, car elle n'était jamais très à l'aise quand elle disait la vérité. Ses aventures, authentiques pourtant, on eût dit qu'elles n'avaient existé que dans son imagination. — Vous-vous sentez bien ? lui demanda Edward quand elle eut fini. Vous n'auriez pas pris un coup de soleil ? — Bien sûr que non ! — Parce que, tout ça, on a tellement peu l'impression que ça a pu arriver ! — Pourtant, répliqua Victoria, un peu piquée, c'est bel et bien arrivé ! — Mais ça ne peut pas être vrai ! Cette organisation mondiale, ces préparatifs secrets quelque part au Thibet ou dans le Bélouchistan, c'est du roman ! De pareilles choses n'existent pas ! — Que vous dites ! — Enfin, Victoria, vous voulez rire ! Tout cela vous l'avez inventé ! — Non ! (à suivre...)