Dépense n Le centre hospitalo-universitaire Nedir-Mohamed a consacré sur son budget de fonctionnement de l'exercice en cours, un montant de 1,5 milliard de dinars pour l'approvisionnement de sa pharmacie en médicaments et en consommables. «Cette enveloppe de plus de 37 % du budget de fonctionnement du CHU, fixé à 3,96 milliards de dinars, constitue notre principale dépense, devançant même la masse salariale qui est de 1,25 milliard de dinars», a indiqué le directeur général de cet établissement. Le service d'oncologie détient plus de la moitié de ce budget du médicament. La nette prépondérance de la dépense consentie pour le traitement des cancers (tous types confondus), s'explique, selon lui, par le fait que «certaines molécules, telles que les antimitotiques utilisées dans la lutte contre les tumeurs, sont commercialisées à des prix variant entre 40 000 et 200 000 DA l'unité». L'ampleur de la facture absorbée par cette pathologie lourde tient également au fait que le service d'oncologie du CHU, abrité par l'unité de Belloua, «est sollicité par un bassin de population de plus de 4 millions d'habitants, pour des séances de chimiothérapie», a-t-il ajouté. Les services de cardiologie et de néphrologie ont été, également, cités, parmi les structures les plus «budgétivores» de l'hôpital pour des causes liées, respectivement, à la pratique de la chirurgie interventionnelle, et des consommables nécessités par l'hémodialyse, a-t-il relevé. Partant du constat que la facture du médicament est, à l'échelle nationale, lourdement grevée par la cherté des molécules mères, d'importation pour l'essentiel, ce praticien considère que la réduction de cette dépense passe par la promotion du générique, à travers sa production et sa distribution sur le territoire national, objectif pour lequel la loi de finances complémentaire 2010 prévoit une réfaction de l'ordre de 30% des charges fiscales. La production du générique constitue, selon lui, «le fondement même de la politique nationale de santé publique, visant à rendre accessible la prise en charge thérapeutique aux franges névralgiques de la société». Pour une meilleure prise en charge des médicaments prescrits aux malades hospitalisés, et afin d'épargner à ces derniers l'achat de médicaments en dehors de l'hôpital, ce responsable a assuré «avoir instruit la chargée de la pharmacie du CHU de doter les différents services de l'hôpital d'un stock de petites molécules administrables par voie orale». De même que pour «rationaliser la consommation du médicament», mesure participant de la restriction de la dépense de ce dernier, le Pr Ziri a fait état de «l'informatisation graduelle des prescriptions médicales, en veillant à ce que les ordonnances délivrées par les médecins le soient en fonction de la disponibilité des médicaments au niveau des pharmacies, pour une utilisation et un contrôle rigoureux des sédatifs». S'agissant de la disponibilité du médicament au niveau de la pharmacie du CHU, ce responsable assure que la pharmacie de l'hôpital «est pourvue, pour l'instant, de toutes les molécules, fournies essentiellement par la pharmacie centrale des hôpitaux, le groupe Saidal, et Socothyd».