Résumé de la 1re partie n La marâtre affame ses beaux-enfants qui ont perdu leur mère, tandis qu'elle soigne sa propre fille. Miracle, deux roseaux donnant du lait et du miel poussent sur la tombe de la mère… Quand le père est présent, la marâtre donne des restes à Ali et Aïcha, un fond d'assiette de mauvais couscous ou alors juste un bout de galette. Plus d'une fois, le père ne peut s'empêcher de protester. —Tu pourrais leur donner de meilleurs morceaux ! — En ont-ils besoin ? Le père est indigné : — Bien sûr, ils ont besoin de manger La marâtre hausse les épaules. — Regarde comme ils sont gras, comme leurs joues sont vermeilles ! En revanche, c'est ma fille qui a besoin de bons morceaux : elle est toute pâle et toute maigrichonne ! Le père regarde Aïcha et Ali. C'est vrai qu'ils sont dodus et ont les joues roses, mais sa fille est toute pâle, elle donne l'impression d'être malade. — Femme, ce que tu dis est vrai ! En effet, nourris de lait mêlé de beurre et de miel, Aïcha et Ali sont bien portants, alors que la fille de la marâtre, en dépit de la bonne nourriture qu'elle prend, est très maigre. La marâtre ne cesse de la gaver. — Mange ces œufs, ces crêpes, ce miel… Mais elle a beau manger, elle est toute pâle et sans force. Et la marâtre s'emporte en voyant ses beaux-enfants bien portants. — Je les affame et ils sont d'une santé éclatante ! Ce n'est sûrement pas le couscous de son ou les bouts de galette que je leur sers qui les soignent de la sorte ! Un jour, elle prend sa fille et lui fait cette recommandation. — Demain, suis Aïcha et Ali, fais tout ce qu'ils feront ! — Ils ne jouent jamais avec moi ! —Tu n'as pas à jouer avec eux, contente-toi de les surveiller. Quand tu rentreras, tu me diras tout ce qu'ils auront fait ! La fillette les suit. Aïcha a tout de suite compris que la fille de sa marâtre veut les espionner. Elle ne veut pas aller sur la tombe de sa mère, mais son frère, trop jeune, pour comprendre, cours au cimetière. Sa sœur veut l'arrêter. — Reviens ici ! — J'ai faim ! —Je vais te ramasser des glands ! —Non, non, je veux du lait mélangé de beurre et du miel ! Sa sœur veut le retenir. —Non, il n'y a ni beurre ni miel ici ! — Et moi je te dis qu'il y en a ! Il s'approche de la tombe de sa mère et les deux roseaux se tendent vers lui. Le jeune garçon boit goulûment. Quand il se relève sa bouche dégouline de beurre et de miel. La fille de la marâtre, qui a tout vu, s'approche. Mais Aïcha l'en éloigne. — Ce n'est rien, c'est juste un peu d'eau de la dernière pluie ! (à suivre...)