Nos immeubles ressemblent-ils à des pénitenciers ? Répondre par l?affirmative n?est guère une offense si l?on se réfère au décor «très prison» donné par le barreaudage constaté pratiquement à chaque balcon, à chaque étage et démystifiant, du coup, le paisible art de vivre en communauté. Les locataires évoquent des raisons sécuritaires pour justifier leur choix. «J?ai dû opter pour cette solution, car j?ai peur d?être cambriolé un jour. Ici, les voleurs rôdent tout le temps, alors mieux vaut être sur ses gardes», affirme un habitant de la cité Les Palmiers. La multiplication des vols par effraction, des agressions et des crimes de nuit ou de jour a contraint les habitants à éviter tout risque, quitte à enlaidir leurs édifices, déjà fortement agressés par les paraboles et le linge étendu. Une parfaite anarchie y règne. Plantées à la hâte et le plus souvent en toute illégalité, ces barres de fer et d?aluminium outrepassent de loin les normes d?urbanisme et font désormais l?affaire des ferronniers, visiblement seuls à en tirer profit. C?est le même décor, que ce soit à Bachedjarah, Aïn Naâdja, les Eucalyptus, ou à Oued Koriche, pour ne citer que les quartiers populaires et populeux et les habitants ne s?en s?offusquent pas. Sécurité et instinct de survie prennent le dessus sur tout autre considération et le cadre de vie où la beauté du site viennent au second plan. Il est vrai aussi que dans les textes régissant les normes d?urbanisme en Algérie, on ne souffle pas un mot sur ces fameuses barres de fer?