Hier encore, le pire a été évité de justesse lorsque des pans d'un balcon de l'immeuble n° 8 du boulevard Hamdine Saïd à Hydra se sont écroulés sur des locataires se trouvant au balcon de l'étage inférieur. Cette situation très dangereuse qui guette les habitants de cet immeuble dure, malheureusement, depuis presque 20 ans, c'est-à-dire depuis la chute et le décès d'une vieille dame de 74 ans sous laquelle le plancher d'un balcon du 5e étage avait cédé, un après-midi du Ramadhan 1987. Il faut dire que, durant des années, les locataires n'ont cessé d'alerter l'OPGI pour signaler la vétusté des lieux, mais aucune solution concrète n'a été apportée. Ce n'est qu'après le drame que l'OPGI avait saisi le CTC pour une expertise des balcons. Le rapport de cette institution indique que leur stabilité n'est pas du tout assurée et le BEREP avait même été désigné pour une étude afin de proposer les meilleures solutions pour la consolidation de ces balcons. Depuis avril 1992 (et le fameux rapport du CTC), toutes les parties se sont tues et les locataires du 8, bd Saïd Hamdine ont continué à vivre dans la hantise de voir chaque jour un balcon ou un pan tomber et entraîner des blessures graves, voire une autre mort. Même El Watan avait rapporté cette situation (voir l'édition du 3 juillet 2001, rubrique Epoque), sans que les autorités bougent le petit doigt. Après le séisme du 21 mai 2003, qui a ébranlé toute la région centre du pays, plusieurs fissures sont apparues à différents endroits de l'immeuble, plus particulièrement les balcons qui continuaient à céder des morceaux de manière régulière. Devant la persistance du danger et l'indifférence des autorités locales, des citoyens se sont rapprochés de l'APC de Hydra qui a été saisie par un énième courrier le 10 septembre 2003. Suite à cela, le secrétaire général s'est engagé au nom de l'APC à procéder aux travaux nécessaires en prenant en charge les frais de ceux-ci à hauteur de 70%, les 30% restants étant à la charge des locataires ou autres propriétaires. Précision : après le constat fait par les services techniques de l'APC, la réhabilitation de cet immeuble devait être prise en charge dans le cadre du fonds de wilaya pour la réhabilitation du vieux bâti. Quelques mois après, et ne voyant rien venir de l'APC, une lettre de recours a été introduite par les locataires. A ce moment-là, ces derniers apprendront que l'APC de Hydra n'allait plus prendre en charge directement les travaux, mais qu'un dossier devait être transmis dans ce sens à la wilaya d'Alger. Quelle bureaucratie ! Cela s'est fait le 8 avril 2005 et depuis aucune suite n'a été donnée à ce dossier. Même les courriers d'appel à l'aide adressés au wali d'Alger et au vice-président d'APW chargé de l'urbanisme et de l'habitat, en date du 15 août 2005, sont restés lettre morte. Les travaux n'ont jamais été entamés et le danger reste imminent. Faut-il qu'il y ait un autre décès d'un citoyen pour que les autorités réagissent enfin pour régler un problème qui aurait pu l'être depuis presque... vingt ans ! Vendredi dernier, le pire a été évité, mais jusqu'à quand ? La balle est dans le camp des autorités, à elles de prendre leurs responsabilités.