Résumé de la 13e partie n Pour avoir défendu Nadjet contre des agresseurs et en avoir tué un, Salim risque la prison. Il veut l'épouser mais ses parents la destinent à son cousin maternel. La jeune fille résiste. Le prétexte est tout trouvé pour rejeter la demande du cousin : les études ! Elle finit bientôt sa licence, mais elle préparera le concours du magistère et après le magistère ce sera, s'il le faut, le doctorat… Et après, elle entamera une autre licence et le cycle reprendra : pas question d'épouser Rabah, pas question de trahir Salim ! Sa petite sœur Souad, sa seule confidente, la soutient. — Tu as raison, c'est pour toi qu'il a tué cet homme ! — Il aurait pu mourir en te défendant ! — C'est la moindre des choses de lui rester fidèle ! Mais sa mère ne veut pas la lâcher. Elle va littéralement l'assaillir, en lui demandant de donner une réponse à sa sœur qui, il est vrai, ne lui laisse pas de répit. — Tu dois donner une réponse ! — Je t'ai déjà dit, répond à chaque fois la jeune fille, que je dois continuer mes études ! Elle ne dit plus «finir», parce que le terme approche mais «continuer», pour faire entendre que la suite sera longue. Et à chaque fois, Baya lui dit. — Epouse ton cousin, il te laissera continuer ! — Je dois continuer mes études, répète Nadjet. — dis seulement oui, et ensuite nous verrons ! Elle ne répond pas, et la mère tempête, en promettant de revenir à la charge. Nadjet, à chaque dispute – car il s'agit bien, à chaque fois, d'une dispute – sait qu'elle ne tiendra pas longtemps à cette guerre d'usure que lui livre sa mère : ses nerfs finiront par craquer et elle ne sait pas ce qu'elle fera ! Et voilà que son père se met de la partie. Jusque-là, Belkacem n'a pas pris position, mais Nadjet sait que lui aussi voudrait bien qu'elle se marie dans la famille. Il n'a pas les positions tranchées, ni la verve de sa femme, mais lui, et c'est ce qui dérange le plus Nadjet, il agit par la persuasion, la douceur. Et surtout, il sait se montrer patient. — Ma fille, lui dit-il, tu as tort de rejeter la proposition de ton cousin. C'est un beau parti, le meilleur dont tu puisses rêver… Elle veut utiliser, comme avec sa mère, l'argument des études. Son père, Belkacem, trouve la réponse appropriée. — j'exigerai que tu continues, si tu le désires, tes études, ce ne sera pas ton cousin qui t'en empêchera ! A court d'arguments, Nadjet lâche. — Je vais réfléchir ! — D'accord, dit le père, nous allons te laisser jusqu'à la fin de l'année universitaire, c'est-à-dire dans trois mois. Tu nous donneras alors une réponse définitive ! Et il ajoute avec cet air doux qui indispose toujours la jeune fille : — Et j'espère que la sagesse l'emportera sur la passion ! Elle accepte. Ce que Baya n'a pas obtenu par la force, Belkacem risque de l'obtenir par la douceur ! (A suivre...)