Les habitants du quartier Boumati à El-Harrach se sont réveillés ce matin sur le vacarme des bulldozers de l'APC dont les conducteurs avaient pour mission de raser des dizaines de baraques nouvellement construites. En renfort, un impressionnant dispositif de policiers a été déployé dès les premières heures de cette matinée afin de parer à toute résistance ou tentative d'empêcher l'opération de démolition laquelle a débuté à 4 heures du matin. Vers 10h, une vingtaine de baraques avait déjà été mise à terre, a-t-on appris sur place. Selon un responsable à la daïra, ayant requis l'anonymat, il s'agit de 56 familles qui ont construit illégalement ces baraques. «La première construction illicite a été érigée le 19 mars», a-t-il expliqué. Interrogées, certaines familles ont exprimé leur colère et crié à l'injustice. Un père de famille ne sachant où donner de la tête, se lamentait : «C'est injuste, vous savez combien j'ai dépensé d'argent ? cette construction m'a coûté au moins 600 000 DA.» Un autre surgit, «Eh bien moi j'ai déboursé 150 millions de ma poche me privant de beaucoup d'autres choses de première nécessité.» «Nous avons décidé de camper ici, parce nous n'avons pas où aller», commentent à l'unanimité les habitants. Un bras de fer oppose ces familles occupant ce bidonville aux autorités. «Nous n'allons pas bouger d'ici, nous préférons mourir et être ensevelis sous les décombres que de céder.» Ce qui semblait pourtant plus facile à dire qu'à faire. Les bagages de certaines familles étaient déjà embarqués dans des camions, a-t-on constaté. D'après nos informations, ces indus occupants devaient retourner là, d'où ils venaient.