Interrogé à propos des Tunisiens arrivés en France ces dernières semaines, souvent en provenance d'Italie, le ministre français de l'Intérieur, Claude Guéant, a expliqué que «chaque jour, entre le retour en Italie et le retour en Tunisie, il y a 60 à 70 personnes qui quittent notre territoire…et jour après jour, ça continue». La France a adopté une attitude très ferme à l'égard des milliers de migrants tunisiens débarqués sur l'île italienne de Lampedusa, depuis la chute du régime de Zine Al-Abidine Ben Ali. Beaucoup de ces Tunisiens souhaitent se rendre en France, pays dont ils parlent la langue et où ils ont des amis ou de la famille. Depuis deux semaines, les opérations policières se multiplient à Paris, Marseille ou Nice (sud-est) contre les migrants, en particulier tunisiens, qui se retrouvent souvent, depuis leur arrivée en France, à vivre dehors ou dans des abris de fortune. Cette politique suscite l'opposition de la gauche française, des ONG et des syndicats. Plusieurs dizaines d'élus, de responsables syndicaux et d'associations ont appelé, hier, vendredi, le gouvernement à «cesser les interventions policières» contre les migrants tunisiens fraîchement arrivés en France et à leur apporter à la place «une réponse digne et responsable».