Les commerçants de la ville de Tizi Ouzou ont largement répondu à l'appel à la grève générale lancée par les comités de villages de la daïra de Béni Douala pour exiger la libération inconditionnelle de Mourad Bilek, enlevé le 12 mai dernier. Ce matin, tous les commerces de l'avenue Abane-Ramdane étaient fermés. Dans les autres rues de la ville des Genêts, la plupart des commerçants ont baissé rideau. Quelques-uns ont toutefois décidé d'ouvrir. Certains auxquels nous avons demandé pourquoi ils n'ont pas répondu à l'appel lancé par la population de Béni Douala, n'ont pas voulu répondre à nos questions. D'autres reconnaissent la légitimité du combat contre les enlèvements dont des commerçants ont déjà été victimes, mais préfèrent «travailler» selon leurs propos. Une première estimation du taux de suivi de la grève fait ressortir un taux de 80%, un chiffre avancé par les services de sécurité. Rappelons que pour la réussite de l'action, une délégation des comités de villages de Béni Douala avait sillonné, hier, les quartiers de la ville de Tizi Ouzou à bord d'un véhicule et appelé les commerçants, à l'aide d'un haut-parleur, à baisser rideau en solidarité avec la famille du jeune Mourad et exiger sa libération. Ce dernier, rappelons-le, est âgé de 18 ans et est le frère d'un entrepreneur de la commune de Béni Aïssi. Il a été enlevé par un groupe armé, des terroristes selon des sources généralement bien informées qui ont contacté sa famille une seule fois pour l'informer que Mourad est entre leurs mains. Depuis, aucune nouvelle de l'otage. Et jusqu'à ce matin, aucune demande de rançon n'a été formulée par les ravisseurs. Par ailleurs, En signe de solidarité avec les familles de Hamour Ali, entrepreneur âgé de 71ans, originaire de Mechtras, et de Bilek Mourad, les élus à l'Assemblée populaire de wilaya de Tizi Ouzou ont observé ce matin une minute de silence. M. Hadibi, vice-président qui a ouvert les travaux du séminaire «Projet solidarités nouvelles et codéveloppement dans la wilaya de Tizi Ouzou», a rappelé que l'APW a interpellé à plusieurs reprises les autorités locales sur le problème de l'insécurité et le phénomène des kidnappings dans la wilaya. «Ce séminaire entre dans cette perspective de récupérer nos espaces forestiers et de montagne où se cachent les hordes terroristes. Nos pensées vont particulièrement aux familles touchées dans leur chair par le phénomène des kidnappings.»