Soutien n L'ancien ministre français, Roland Dumas, et le célèbre avocat, Jacques Vergès, comptent déposer plainte contre Sarkozy pour «crimes contre l'humanité», en Libye. Au cours d'une conférence de presse, à Tripoli, un représentant du ministère libyen de la Justice a indiqué, hier, dimanche, que les deux avocats s'étaient portés «volontaires» pour soutenir une plainte des familles des «victimes des bombardements de l'OTAN», contre le Président Sarkozy, dont le pays a pris la tête des opérations de la coalition internationale en Libye. «Les deux avocats vont porter plainte au nom des familles libyennes devant les tribunaux français», a déclaré Ibrahim Boukhzam, en présence d'une trentaine de représentants de familles qui ont signé des procurations aux deux avocats. Me Dumas, ancien ministre socialiste, a indiqué avoir été «stupéfait de constater que cette mission de l'OTAN qui vise à protéger les civils est en train de les tuer». Il a dénoncé «une agression brutale contre un pays souverain», et a affirmé qu'il était prêt à défendre le colonel Mouammar Kadhafi au cas où il serait jugé par la Cour pénale internationale (CPI). Qualifiant les pays de l'Alliance atlantique d'«assassins», Me Vergès a, de son côté, fustigé un «Etat français conduit par des voyous et des assassins». «Nous allons briser le mur du silence», a-t-il dit. Le régime libyen, en proie à une révolte sans précédent depuis la mi-février, est frappé depuis plus de deux mois par les raids d'une coalition internationale intervenue le 19 mars dernier pour, selon les termes de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU, assurer la protection des civils. A l'issue d'une visite de deux jours en Libye, Roland Dumas et Jacques Vergès ont indiqué qu'ils allaient commencer les procédures juridiques pour le dépôt de la plainte, dès leur retour aujourd'hui, lundi, à Paris.A rappeler que le secteur de la résidence de Mouammar Kadhafi à Tripoli a été de nouveau la cible de l'OTAN samedi dernier, après l'engagement américain, français et britannique au G8 de «finir le travail» en Libye et la pression accrue pour un départ du leader libyen, désormais lâché par la Russie. Sur le plan africain, le Président sud-africain, Jacob Zuma, doit rencontrer aujourd'hui, lundi, Mouammar Kadhafi à Tripoli pour discuter d'une stratégie qui lui permettrait de quitter le pouvoir, alors que la rébellion libyenne a réaffirmé que son départ était la condition préalable à toute sortie de crise. La médiation de l'UA prévoit un cessez-le-feu et l'instauration d'une période de transition conduisant à des élections démocratiques, et l'organisation panafricaine a appelé l'OTAN à cesser ses bombardements.