Renonce n Obama a annoncé le retrait d'ici à l'été 2012 du tiers des forces US stationnées en Afghanistan, soit 33 000 hommes. Il a justifié cette décision par les revers infligés à Al-Qaîda dix ans après l'invasion du pays dans la foulée du 11 Septembre. Lors d'un discours solennel de 13 minutes depuis la Maison-Blanche, le président des Etats-Unis a en outre ordonné le rapatriement dès cette année de 10 000 des quelque 99 000 soldats américains actuellement sur place. «Nous sommes au début — mais pas à la fin — de nos efforts pour terminer cette guerre», a déclaré M. Obama, près de deux mois après l'élimination au Pakistan d'Oussama Ben Laden, le chef d'Al-Qaîda qui s'était servi de l'Afghanistan pour préparer les attentats du 11 Septembre. Les documents récupérés dans la villa où a été abattu Ben Laden montrent qu'Al-Qaîda «souffre énormément» et est «incapable de remplacer efficacement» les hauts dirigeants du réseau éliminés, a affirmé M. Obama, selon qui «plus de la moitié» de ces chefs ont été tués. Le Président a donc opté pour un début de retrait plus rapide que celui préconisé par ses commandants militaires, mais qui laissera encore plus de 65 000 soldats américains en Afghanistan à l'approche de l'élection présidentielle de novembre 2012, à laquelle il est candidat. Première réaction des talibans, ces derniers ont relativisé ce jeudi le début de retrait militaire américain d'Afghanistan, n'y voyant qu'un acte «symbolique» et insuffisant. Ils y accusent également les Etats-Unis d'avoir «donné plusieurs fois de faux espoirs de fin de la guerre à leur nation en annonçant une victoire sans aucun fondement». En outre, en période de fort déficit budgétaire, de plus en plus de voix s'élèvent au Congrès pour demander la fin des opérations dans le pays, dont le coût est évalué à environ 10 milliards de dollars par mois. Le chef de l'Etat afghan Hamid Karzaï a salué, ce jeudi, l'annonce par le Président Barack Obama du début du retrait des troupes américaines de son pays. «Nous considérons que c'est une bonne mesure pour eux comme pour l'Afghanistan, et nous la soutenons», a-t-il réagi. Le gouvernement afghan se dit confiant, estimant que son armée est capable de «remplir le vide», qui sera laissé par le départ des Occidentaux. Les experts du dossier afghan sont plus sceptiques, soulignant notamment les faiblesses (corruption, manque d'entraînement, déséquilibres ethniques, infiltration rebelles...) qui minent l'armée et la police afghanes, fortes aujourd'hui de 300 000 hommes.