Résumé de la 34e partie n Dorcas annonce que Mr Wells – l'avoué de la défunte, mais aussi le coroner – demande à voir John... II acquiesça d'un air distrait. Il paraissait tout absorbé dans ses pensées, à un tel point que ma curiosité fut éveillée. — Qu'y a-t-il ? Vous ne faites pas attention à ce que je vous dis. — C'est exact, mon ami. Je suis très troublé. — Pourquoi ? — Parce que Miss Cynthia ne prend pas de sucre dans son café. — Comment ? Vous ne parlez pas sérieusement ? — Je suis tout ce qu'il y a de plus sérieux, au contraire. Ah ! il y a là quelque chose que je ne comprends pas. Mon instinct avait raison. — Quel instinct ? — Celui qui me fit insister pour examiner ces tasses. Chut ! Rien de plus pour le moment. Arrivés dans le bureau, John ferma la porte derrière nous. Mr Wells était un quinquagénaire agréable, aux yeux perçants et à la bouche fine. John nous présenta tous deux et expliqua la raison de notre présence. — Vous comprenez, Wells, dit-il, que tout ceci est strictement privé ? Nous espérons encore qu'aucune perquisition ne sera nécessaire. — Fort bien, fort bien, dit Mr Wells doucement. J'aurais voulu vous éviter la douleur et la publicité d'une enquête judiciaire, mais c'est, bien entendu, inévitable, puisque les médecins refusent le permis d'inhumer. — Oui, je le présume. — Bauerstein est très fort. C'est, je crois, une grande autorité en toxicologie. — Vraiment ! dit John avec une certaine raideur. Puis il ajouta avec hésitation : — Serons-nous tous appelés comme témoins ? — Vous, bien entendu... et... Mr Inglethorp. Il y eut une courte pause avant que l'avocat reprît, d'un ton doucereux : — Tout autre témoignage sera simplement confirmatif, une simple formalité. — Je vois. Le visage de John se détendit, comme soulagé. Cela m'intrigua, car je n'en compris pas la raison. — Si vous n'y voyez pas d'objection, poursuivit Mr Wells, je pense fixer vendredi comme date de l'enquête. Cela nous donnera le temps d'avoir le rapport des médecins. L'autopsie ne doit-elle pas avoir lieu ce soir ? — Oui. — Alors, cet arrangement vous convient ? — Parfaitement. — Je n'ai pas besoin de vous dire, mon cher Cavendish, à quel point je suis bouleversé par cette tragique affaire ? — Ne pouvez-vous pas nous aider à la résoudre, monsieur ? dit Poirot, parlant pour la première fois depuis notre entrée dans le bureau. — Moi ? — Oui. Nous avons appris que Mrs Inglethorp vous avait écrit bien soir. Vous avez dû recevoir la lettre ce matin. — En effet, mais elle ne jette aucune lumière sur l'affaire. Ce n'est qu'un mot me priant de passer ce matin pour avoir mon avis sur une question très importante. (A suivre...)