Résumé de la 38e partie n Mrs Inglethorp fait signer aux jardiniers Manning et William, une feuille qu'elle a enfermée dans une boîte violette... Le jardinier jeta un regard vers son maître qui lui fit un signe de tête. Alors Manning porta un doigt à son front en toussant un grognement et sortit par la fenêtre, marchant pesamment à reculons. Nous nous regardâmes. — Grands dieux ! murmura John. Quelle coïncidence extraordinaire ! — Comment cela... une coïncidence ? — Que ma mère ait fait un testament le jour de sa mort ! Mr Wells toussota un peu et remarqua sèchement : — Etes-vous bien sûr qu'il s'agisse d'une coïncidence, Cavendish ? — Que voulez-vous dire ? — Vous m'avez appris que votre mère a eu une violente querelle avec quelqu'un, hier, après-midi. — Que voulez-vous dire ? s'écria John de nouveau. Sa voix tremblait et il était devenu très pâle. — A la suite de cette querelle, votre mère rédige précipitamment un nouveau testament. Nous n'en connaîtrons jamais la teneur. Elle ne l'a confiée à personne. Sans doute, ce matin, elle m'aurait consulté là-dessus, mais elle n'en a pas eu le temps. Le testament disparaît, et elle emporte son secret avec elle dans la tombe. Je crains bien, Cavendish, qu'il n'y ait pas eu de coïncidence. Et je suis certain, monsieur Poirot, que vous partagez mon avis, que les faits sont très suggestifs. — Suggestifs ou non, interrompit John, nous sommes très reconnaissants à M. Poirot d'avoir éclairci ce mystère. Sans lui, nous n'eussions jamais connu l'histoire du testament. Je présume que je ne puis pas vous demander, monsieur, ce qui vous a tout d'abord conduit à soupçonner ce fait ? Poirot sourit tout en répondant : — Une vieille enveloppe toute gribouillée, et une corbeille de bégonias nouvellement plantés. Je crois que John l'eût volontiers questionné davantage, mais à ce moment, nous perçûmes le bruit d'un moteur et nous nous tournâmes tous vers la fenêtre au moment où une auto passait. — Evie ! s'écria John. Excusez-moi, Wells. Et il sortit précipitamment dans le hall. Poirot me jeta un regard interrogateur. — C'est Miss Howard, lui expliquai-je. — Ah ! Je suis content qu'elle soit là. Ça c'est une femme avec une tête et un cœur, bien que le bon Dieu ne lui ait point octroyé la beauté. Je suivis John et trouvai Miss Howard dans le hall, où elle essayait en vain de se dépêtrer des voiles volumineux qui enveloppaient sa tête. Lorsque ses regards se portèrent sur moi, j'éprouvai un soudain remords. N'était-elle pas la femme qui m'avait averti avec une insistance à laquelle je n'avais, hélas ! accordé aucune valeur ? Maintenant que ses craintes se trouvaient si tragiquement justifiées, je me sentais honteux. Elle ne connaissait Alfred Inglethorp que trop bien. (A suivre...)