Grève Les révélations sur l?invasion militaire de l?Irak continuent sur fond de violence et de manifestations. L'enceinte du QG de la coalition à Bagdad a été fermée ce matin en prévision de nouvelles manifestations après un appel de mosquées à une grève et à des protestations contre l'arrestation d'un responsable chiite. Les mosquées contrôlées par le chef chiite radical, Moqtada Sadr, ont lancé, tôt dans la journée d?aujourd?hui par haut-parleurs, un appel à la grève et appelé les miliciens de «l'Armée du Mehdi» au rassemblement. Un conseiller du consulat américain a indiqué que la coalition craignait que les protestations ne dégénèrent en violences et a décidé de fermer les accès de son QG, appelé «Zone verte» et ce, à la demande de l'ambassadeur Paul Bremer en personne. Les mosquées chiites affiliées à M. Sadr ont appelé à la mobilisation. «Fils loyaux de l'Irak, il a été décidé de décréter la grève générale dans toutes les administrations de l'Etat et dans les écoles en signe de protestation contre l'arrestation de chefs religieux et nous vous appelons à suivre massivement cet appel», a indiqué un message diffusé depuis les haut-parleurs de ces mosquées. «Les membres de l'Armée de Mehdi sont appelés à se diriger immédiatement à la mosquée de Mohsen al-Hakim dans Sadr City» banlieue chiite, ajoutait-il. La tension est montée d'un cran, hier, entre les forces de la coalition et les partisans de M. Sadr qui ont déclenché une vague de manifestations après l'arrestation d'un de leurs dirigeants, Moustafa Yaâkoubi, à Najaf. A Bagdad, quelque deux cents chiites ont tenté de bloquer dans la soirée d?hier des carrefours proches du QG de la coalition et selon des policiers, deux manifestants sont morts en se jetant sous les chenilles des chars américains qui se sont déployés dans le secteur. Sur le plan diplomatique, le Premier ministre britannique, Tony Blair devrait se rendre la semaine prochaine aux Etats-Unis pour des entretiens avec le président George W. Bush centrés sur l'Irak et la «guerre contre le terrorisme», selon une information publiée par le Sunday Telegraph, mais non confirmée par Downing Street. Il s'agira de la première visite de M. Blair aux Etats-Unis depuis son intervention devant le Congrès américain, en juillet dernier. Enfin, les révélations sur l?invasion militaire de l?Irak continuent puisqu?on apprend que le président américain George W. Bush a demandé au Premier ministre britannique de soutenir une intervention en Irak neuf jours à peine après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, rapporte ce jour The Observer, citant l'ancien ambassadeur de Grande-Bretagne à Washington.