Site n Mers El-Hadjadj, une station balnéaire située à une quarantaine de kilomètres à l'est d'Oran, est une destination très prisée par les estivants. Avec un seul hôtel d'une quarantaine de chambres et quelques centres de campings, cette commune, dont tout concourt à valoriser sa côte et ses plages sablonneuses, a du mal à assumer son statut de station balnéaire en l'absence de structures d'hébergement, a affirmé son président d'APC, Abdelaziz Feraoun. «Le tourisme balnéaire a beaucoup pâti à cause de l'opération de régularisation des actes de propriété qui tarde à se concrétiser malgré les promesses réitérées», a souligné cet élu local, expliquant que des centaines de dossiers sont en attente d'être régularisés au niveau de l'administration des domaines conformément à la loi du 27 février 2007. Cette situation a bloqué bien des initiatives visant à transformer la face de cette ville côtière, a fait remarquer Mohamed, un mécanicien du quartier Marina, qui s'est dit «désolé» de ne pouvoir ouvrir un atelier mécanique «avec de postes d'emploi garantis», en l'absence d'actes de propriété de son habitation. Le même sentiment est partagé par son voisin, qui compte ouvrir une boulangerie. «C'est pratiquement toute une économie locale, notamment le secteur des services, qui est plombée à cause de ce problème de foncier», a-t-il déploré. Le président d'APC de Mers El-Hadjadj a encore indiqué dans ce sens que la situation foncière des habitations a engendré un blocage en matière de développement, notamment au plan économique, faisant observer que 50% des habitations, héritées de père en fils, sont dépourvues d'acte de propriété. D'autres habitants, bien que propriétaires de biens immobiliers, n'ont pu bénéficier de certains dispositifs d'emploi de jeunes car ne disposant pas de ce document administratif. Mers El-Hadjadj fait triste mine en cette fin de mois de juillet, malgré un grand flux diurne d'estivants. «Notre ville est animée uniquement le jour. Les infrastructures d'accueil font cruellement défaut», a déclaré Ali, gérant d'un restaurant ayant pignon sur la crique, qui ne travaille pas à plein régime. Une situation qui atteste une faiblesse des activités commerciales et culturelles, bien que la commune ait bénéficié de grands projets structurants (station de dessalement d'eau de mer, projets d'une usine d'ammoniac) et autres chantiers tels que celui d'un abri de pêche, un investissement sur lequel est fondé l'espoir de la population, a soutenu un autre élu local. La zone d'extension touristique (174 ha) nécessite, quant à elle, un aménagement afin d'accueillir des équipements d'excellence qui lui permettent de sortir de sa léthargie, ont souligné des responsables locaux qui plaident pour un développement harmonieux de cette localité balnéaire recelant des potentialités insoupçonnées pour assurer un décollage économique.