Solidarité n C'est devenu une tradition. Chaque année, au mois de ramadan, des âmes charitables procèdent à l'ouverture de «restos du cœur», ou «mataîm errahma». Ces bienfaiteurs qui, pour la plupart, agissent dans l'anonymat, viennent combler le vide laissé par certaines institutions publiques auxquelles incombe la prise en charge de ce genre d'action. C'est le cas de la localité de Kouba. Le relais a été pris par des bienfaiteurs auxquels l'APC accorde uniquement des autorisations d'ouverture de lieux de restauration durant le ramadan. Ainsi plusieurs restaurants à Ben-Omar et une salle des fêtes à la cité l'Oasis offrent, chacun, plus de 200 repas jour à des personnes démunies, mais aussi à des gens de passage et des travailleurs qui, pour une raison ou une autre, ne peuvent pas rentrer chez eux. «Nous accueillons aussi des gens qui sont de passage dans la commune et qui ne peuvent se permettre une restauration convenable en ce mois de piété», nous dit un bénévole au niveau du restaurant le Lion d'or à Ben-Omar. Même constat à la salle des fêtes Rafik et au restaurant le Chez vous. «Les citoyens qui transitent par notre localité ainsi que les nécessiteux, très nombreux en ce premier jour du mois de ramadan, sont, comme chaque année, les bienvenus», nous affirment plusieurs bénévoles. Pour manifester sa solidarité avec la population démunie, un citoyen de Ben-Omar, a carrément mis sa demeure à la disposition des personnes nécessiteuses, pour rompre le jeûne, dans une ambiance familiale. Ici, les personnes sont pleinement satisfaites, autant de l'accueil que de la qualité du repas offert aux jeûneurs par ce bienfaiteur, qui a requis l'anonymat. «Nous mangeons à notre faim une nourriture saine et de qualité, dans une ambiance familiale», nous dit un convive. Toutes les personnes que nous avons accostées en ces lieux louent la convivialité qui y règne et, surtout, les deux vertus, ô combien chères aux Algériens : l'humilité et la discrétion. «C'est cette ambiance qui me permet de revenir chaque année, sans me sentir gêné», avoue l'un de nos nombreux interlocuteurs, qui s'avère être un habitué des lieux depuis de longues années. A Réghaïa, comme chaque année, c'est au niveau de la cantine du lycée Berrahal, au centre-ville, que l'APC a élu domicile, pour servir près de 1 200 repas aux familles nécessiteuses et 300 autres aux personnes de passage, aux éléments de la Garde communale et aux ouvriers des divers chantiers installés au niveau de cette localité. Ici les élus locaux semblent avoir mis le «paquet» pour venir en aide aux familles nécessiteuses, qui «pointent» en ce lieu depuis quinze heures. «A l'instar des années précédentes, nous avons débloqué plus de 400 millions de centimes pour servir des repas au profit des démunis 0», nous dit Ahmed Mekhloufi, un élu de l'APC. Plusieurs particuliers apportent également une aide précieuse à la municipalité. «L'entreprise chargée du transport des étudiants offre 3 000 pains et une trentaine de kilogrammes de viande par jour, la clinique Jihane de Réghaïa, 500 pains par jour et l'entreprise Royale 500 bouteilles d'un litre de limonade par semaine. Quant à l'entreprise NCA, elle offre 1 000 boîtes de jus de fruit par semaine», nous précise-t-on. Une aide qui vient en appui aux efforts consentis par la municipalité. A El-Harrach, les autorités locales semblent avoir pris le taureau par les cornes pour faire face à la marée humaine qui déferle sur le restaurant de la Rahma, initié par la municipalité, à côté de la poste.