Protestation n Les familles des 17 marins algériens, otages des pirates somaliens depuis huit mois, ont protesté, encore une fois, hier, à Alger, pour exiger leur libération. Réagissant au démenti apporté par le département des AE dans un communiqué rendu public récemment concernant la mort de l'un des otages algériens en Somalie, les familles des victimes veulent du concret afin de s'assurer que leurs proches sont vivants. «Nous sommes toujours sous le choc après cette rumeur faisant état de la mort de l'un des otages, et le démenti des AE ne nous a pas apaisés pour autant. Nous ne savons même pas comment ils ont pu savoir qu'ils sont sains et saufs», ont réagi les représentants des familles de ces victimes, hier, lors d'un sit-in tenu, cette fois-ci, à la place des Martyrs à Alger. Selon eux, seul entendre leur voix peut les assurer qu'ils sont «sains et saufs». C'est pourquoi, ils souhaitent que les responsables des AE, qui ont évoqué lors du dernier communiqué de presse, la possibilité de mettre les familles en contact téléphonique avec les victimes, tiennent leur promesse afin de leur permettre au moins de s'assurer que leurs proches sont vivants. Quant à l'engagement des autorités à leur libération, réaffirmé dans le même communiqué, les protestataires disent qu'ils n'y croient pas, sinon «comment expliquer que l'affaire dure presque huit mois sans qu'ils puissent aboutir à une résolution de la situation ?», s'interrogent-ils. «S'il y avait eu négociations, ils les auraient libérés avant le mois du ramadan», dira Achour Abdelkader, frère d'un otage, rappelant que cette date a été promise par l'affréteur jordanien en personne au mois d'avril dernier. Pour Fawzi Aït Ramdane dont le père se trouve également parmi l'équipage en détention depuis le mois de janvier dernier en Somalie, il est clair qu'il y a un manque d'engagement de l'Etat pour la résolution de cette question. «Comment pouvons-nous être rassurés par de tels propos quand nos responsables nous renvoient systématiquement au DG de la compagnie IBC ?», s'est-il interrogé. Intervenant de son côté, Mme Kahli, épouse de l'un des otages, a tenu à alerter l'assistance sur les dures conditions causées par la famine et la sécheresse, dans lesquelles vivent les otages durant le mois de ramadan. Une situation qui peut causer une menace sur leur vie. Par ailleurs, les manifestants regrettent le «black-out» de la télévision nationale sur cette question, et ce, depuis le 2 janvier de l'année en cours à savoir au lendemain de la capture du «MV Blida». Ce qui fait, selon eux, que la plupart des citoyens ignorent que 17 de leurs compatriotes se trouvent toujours en détention en Somalie. «De nombreux citoyens se sont rapprochés de nous lors de nos récents sit-in pour nous demander pourquoi nous faisions ces rassemblements», nous dira M. Achour, qui a dénoncé l'attitude d'une entreprise censée servir l'intérêt de tous les Algériens. A noter enfin que l'ensemble des membres des familles présents à ce sit-in ont saisi cette occasion pour lancer un appel au peuple algérien, afin de les soutenir dans ces moments difficiles en faisant pression sur les autorités pour qu'elles trouvent une solution à cette situation qui n'a que trop duré. Affaire à suivre.