Résumé de la 4e partie n Poucette eut de la peine en voyant la taupe donner des coups de patte sur le corps inerte de l'hirondelle... Oui, vous pouvez le dire, vous qui êtes prévoyante, dit la taupe à la souris. Qu'a l'oiseau, quand vient l'hiver ? Il doit avoir faim et doit geler ; mais ce «qvivit» est tout de même une grande chose ! Poucette ne dit rien, mais lorsque les deux autres eurent tourné le dos à l'oiseau, elle se baissa, écarta les plumes qui recouvraient la tête de l'hirondelle, et la baisa sur ses yeux clos. «C'est peut-être celle qui a si joliment chanté pour moi cet été, se dit-elle, quelle joie m'a procurée, ce bel oiseau !» Puis la taupe boucha le trou par où le jour luisait. Mais la nuit, Poucette ne put dormir, elle se leva de son lit et tressa une belle couverture de paille dont elle alla envelopper l'oiseau mort, et elle mit du coton moelleux, qu'elle avait trouvé chez la taupe, autour du corps de l'oiseau, afin qu'il put être au chaud dans la terre froide. — Adieu, beau petit oiseau, dit-elle. Adieu, et merci pour tes délicieux chants de cet été, lorsque tous les arbres étaient verts et que le soleil brillait si chaud au-dessus de nous ! Et elle posa sa tête sur la poitrine de l'oiseau, mais fut aussitôt très effrayée, car il y avait comme des battements à l'intérieur. C'était le cœur de l'oiseau. L'oiseau n'était pas mort, il était engourdi, et la chaleur l'avait réanimé. A l'automne, toutes les hirondelles s'envolent vers les pays chauds, mais il en est qui s'attardent, et elles ont tellement froid qu'elles tombent comme mortes, elles restent où elles sont tombées, et la froide neige les recouvre. Poucette était toute tremblante de frayeur, car l'oiseau était fort grand, à côté d'elle qui n'avait qu'un pouce, mais elle rassembla son courage, pressa davantage le coton autour de la pauvre hirondelle, et alla chercher une feuille de menthe crépue, qu'elle avait eue elle-même comme couverture, et la passa sur la tête de l'oiseau. La nuit suivante elle se glissa de nouveau vers lui, et il était alors tout à fait vivant, mais très faible ; il ne put ouvrir qu'un instant ses yeux et voir Poucette, qui était là, un morceau de mèche à la main, car elle n'avait pas d'autre lumière. — Sois remerciée, gentille enfant lui dit l'hirondelle malade, j'ai été délicieusement réchauffée, bientôt j'aurais repris des forces et de nouveau je pourrai voler aux chauds rayons du soleil ! — Oh ! dit Poucette, il fait froid dehors, il neige et il gèle, reste dans ton lit chaud, je te soignerai. Elle apporta de l'eau dans un pétale de fleur à l'hirondelle, qui but et raconta comment elle s'était blessée l'aile à une ronce, et n'avait pas pu voler aussi vite que les autres hirondelles, qui étaient parties loin, très loin, vers les pays chauds. Elle avait fini par tomber à terre, ensuite elle ne se rappelait plus rien, et ne savait pas du tout comment elle était venue là. A suivre Conte d'Andersen