Résumé de la 119e partie n Miss Howard, en fait la complice de Mr Inglethorp, ne lui parlait pas pour faire croire qu'il était son pire ennemi... Je comprends tout maintenant. Mais quand avez-vous commencé à soupçonner Miss Howard ? — Lorsque j'ai découvert qu'elle avait menti à l'enquête à propos de la bure qu'elle avait reçue de Mrs Inglethorp. — Comment ? A quel sujet ? — Avez-vous vu cette lettre ? Vous rappelez-vous son aspect ? — Oui, plus ou moins. Vous vous souviendrez donc que Mrs Inglethorp avait une écriture très caractéristique et qu'elle laissait toujours de grandes espaces entre ses mots. Mais si vous regardez la date en haut de la lettre, vous pourrez faire une curieuse constatation. — Laquelle ? — Bien que datée du 17 juillet, la lettre fut écrite non le 17, mais le 7 juillet, le lendemain du départ de Miss Howard. Le chiffre 1 fut placé devant le 7 afin de le transformer en 17 ! — Mais dans quel but ? — C'est précisément ce que je me suis demandé. Pourquoi Miss Howard supprima-t-elle la lettre écrite réellement le 17 et produisit-elle en changeant la date la lettre écrite le 7 ? Parce qu'elle ne voulait pas montrer celle du 17. Et tout de suite le soupçon s'insinua dans mon esprit. Vous rappelez-vous que je vous ai dit de vous méfier des gens qui ne disent point la vérité ? — Et pourtant, m'écriai-je avec indignation ; après cela vous m'avez donné deux raisons pour lesquelles Miss Howard n'avait pas pu commettre le crime ! — Et c'étaient de fort bonnes raisons, dit Poirot. Elles furent même des obstacles pour moi, jusqu'à ce que je me souvinsse d'un fait très significatif : Miss Howard et Alfred Inglethorp étaient cousins. Elle n'avait pas pu commettre le crime seule, mais cela ne l'empêchait pas d'avoir pu être une complice. Et puis il y avait sa haine d'une virulence excessive et qui dissimulait une émotion d'un autre genre. Il devait exister sûrement un lien entre eux bien avant l'arrivée d'Alfred Inglethorp à Styles. Ils avaient déjà conçu leur projet infâme ; il devait épouser cette vieille femme riche mais quelque peu sotte ; il la persuaderait de faire un testament en sa faveur, et ils en seraient ensuite venus à leurs fins grâce à un crime très adroitement préparé. Si tout se fût passé selon leurs désirs, ils eussent sans doute quitté l'Angleterre et vécu tranquillement avec l'argent de leur malheureuse victime. C'est qu'ils forment un couple dénué de tout scrupule. Pendant que les soupçons étaient dirigés contre lui, elle organisait tranquillement les preuves qui devaient le disculper... Elle arrive de Middlingham ayant en sa possession tous les objets compromettants. On ne fait aucune attention à ses allées et venues. Elle cache la strychnine et les lunettes dans la chambre de John. Elle place la barbe dans le coffre du grenier. Et elle s'arrangera pour provoquer la découverte de ces objets au moment voulu. — Je ne vois pas très bien pourquoi ils ont essayé de jeter la suspicion sur John, remarquai-je. Il eût été plus facile pour eux de compromettre Laurence. (A suivre...)