Indiscipline - Voilà un joueur qui passe de la gloire à la déchéance du fait de son tempérament de feu. Il a du mal à se maîtriser, ce qui fait de lui le bad boy du football algérien. Au Mouloudia d'Alger, tout le monde était content l'été dernier, malgré les appréhensions de certains, à l'idée d'accueillir Fawzi Chaouchi au MCA, vieux club algérois. Le héros d'Omdurman au Doyen, c'était la chose qui pouvait lui arriver de mieux, estimait Omar Ghrib, le coordinateur de la section football qui a fait des pieds et des mains pour le convaincre à signer, surtout pour remplacer l'international Mohamed Lamine Zemmamouche, qui a choisi de retourner à l'USM Alger. A la question s'il ne craignait pas des récidives de Chaouchi, Ghrib paraissait confiant en nous disant : «Chaouchi est un incompris et un garçon sensible qui a besoin d'être pris en charge. J'ai beaucoup discuté avec lui et je n'ai cessé de lui faire la morale. J'ai parlé son langage et je lui ai expliqué que le Mouloudia était le club idéal pour lui pour rebondir et pourquoi pas reprendre sa place en Equipe nationale». Le concerné, lui, n'a pas cessé de le répéter à chacune de ses interviews : «Je ferai tout pour revenir en sélection». Malheureusement pour lui, cela risque d'être reporté à une date vraiment ultérieure. En tous les cas, ce n'est pas en se comportant comme il l'a fait à Béjaïa, samedi dernier lors du match JSMB-MCA, qu'il retournera de sitôt chez les Verts, surtout lorsqu'il y a un certain Vahid Halilhodzic à la tête. A Béjaïa, c'était la totale : agression et crachat contre un joueur adverse, carton rouge direct et bras d'honneur à l'adresse du public, de quoi réveiller les vieux démons et mettre un stade sens dessus dessous. Chaouchi aurait d'ailleurs du mal à quitter le stade de l'Unité africaine, si le service d'ordre n'était pas venu à la rescousse, mais ça n'a pas empêché le bus transportant le Mouloudia d'être sérieusement caillassé. Désormais, Chaouchi sera persona non grata dans la capitale des Hammadites et là où il passera il sera honni et provoqué. Même les supporters du Mouloudia ont tenté sur le chemin du retour de faire arrêter le bus par des jets de pierres, car ils en voulaient entre autres à Chaouchi. «On n'avait pas besoin d'un malade mental comme lui, grondait un des fans qui ont accompagné le MCA à Béjaïa. Tout ça, c'est Omar Ghrib, au lieu de faire un geste pour garder Zemmamouche, il nous a ramené un gardien qui touchera des millions sans jouer la moitié d'une saison, sans compter son comportement qui pèsera sur le reste de l'équipe quand on sait l'importance que peut jouer un gardien dans une équipe.» Un autre supporter le reprend : «Il ne s'est pas préparé comme tout le monde à cause de ses nombreuses absences, il a fait l'impasse sur la Ligue des Champions africaine et voilà qu'il déconne. Sincèrement, un gardien pareil, on n'en a pas besoin au Mouloudia». C'est dire que même la cote d'amour de Chaouchi auprès de plusieurs fans des Vert et Rouge a chuté. La raison est simple : l'enfant n'a appris aucune leçon et ne fait aucun effort pour s'améliorer ni pour soigner son image. Bien au contraire. «Allah Ghaleb pour lui, il sait peut-être plonger, mais il n'a rien dans la tête», avoue crûment un autre sympathisant du Doyen. La sentence Il risque 10 matches de suspension ! Quant au sort qui l'attend, il faut s'attendre au pire car le rapport de l'arbitre, Achouri est lourd et la main de la commission de discipline de la Ligue de football professionnelle le sera davantage. Si l'on se réfère aux règlements de la Fédération, Chaouchi peut écoper d'une sanction allant de dix matchs de suspension assortie de 50 000 DA d'amende jusqu'à une suspension de six mois, voire une année. Les dirigeants du MCA ont intérêt à être très convaincants en jouant sur la corde sensible des membres de la ligue pour sauver le soldat Chaouchi d'une lourde peine qui le plongera encore dans les abîmes. L'idéal serait une sanction de dix matchs plus des amendes, y compris au niveau du club, mais surtout une réelle prise en charge psychologique de ce joueur comme cela se fait ailleurs. Sinon…