Estimation - L'Algérie dispose d'éléments de solvabilité extérieure et intérieure mais devrait faire attention à ses dépenses de fonctionnement qui ont augmenté ces dernières années. «L'enjeu en matière de gestion est de stabiliser la croissance de ses dépenses de fonctionnement et essayer graduellement de les réguler», a déclaré, hier, mercredi, le ministre des Finances, Karim Djoudi à l'issue de l'adoption du projet de loi de finances pour 2012 par l'APN. «Tant que l'économie algérienne ne s'est pas structurellement transformée en termes de structure de revenus externes et internes, le risque persistera», dira le ministre. Ce risque est dû à «l'absence d'alternatives fortes en matière de substitution aux hydrocarbures qui deviennent de plus en plus un bien rare, et peuvent connaître, à tout moment, un emballement sur les marchés internationaux ce qui affectera la croissance mondiale et nos économies aussi», a-t-il soutenu. Et c'est «pour cette raison que nous avons basé notre budget sur la base d'un baril à 37 dollars et que nous avons créé le FRR (Fonds de régulation des recettes)», a-t-il poursuivi. Djoudi a, par ailleurs, annoncé qu'un projet d'amendement du code des marchés publics, devant assurer «plus de flexibilité» dans la passation des marchés, a été soumis au gouvernement. «Il y a une discussion aujourd'hui sur le code des marchés publics. Un projet d'amendement est actuellement au niveau du Conseil de gouvernement», a précisé M. Djoudi. «L'idée est de prendre en considération les contraintes exprimées par les différents secteurs qui souhaitent plus de flexibilité dans la Commission nationale des marchés publics et de trouver ensuite des points de passage entre ceux qui veulent aller vite dans leurs marchés, et ceux qui sont tatillons dans le respect strict de la réglementation, à savoir les Commissions des marchés», a-t-il ajouté. M. Djoudi a assuré que «la logique du gouvernement est d'être réactif à des situations et à des problèmes posés et non pas de rester rigide». Il a rappelé que le contrôle de la régularité des marchés était, jusqu'à présent, assuré par plusieurs Commissions, tant au niveau de la wilaya, que ministériel ou national, en fonction des montants de ces marchés publics. Lors des débats autour du projet de loi de finances pour 2012, des députés de différentes tendances politiques avaient contesté la lourdeur du travail de ces Commissions. En mars dernier, un décret présidentiel avait introduit des modifications sur les dispositions de l'article 24 du décret d'octobre 2010 portant réglementation des marchés publics. Le nouveau décret consacre la «préférence» accordée aux entreprises nationales et initiée par le code amendé de 2010.