RÈsumÈ de la 13e partie†- Le 17 dÈcembre, les jurÈs rendent leur verdict : Norma est dÈclarÈe innocente et Mary est accusÈe díhomicide involontaire... Dans sa recherche ÈgoÔste du plaisir, il ne tient compte d'aucune contrainte. Ses actions sont imprÈvues et dictÈes par son seul caprice. Sa facultÈ díaimer est faussÈe. Ses rapports affectifs sont rares, passagers et destinÈs ‡ satisfaire ses propres dÈsirs. Le psychopathe juvÈnile possËde líembryon des caractÈristiques du psychopathe adulte se fait remarquer par son agressivitÈ, ses crises de rage. Il fait frÈquemment l'Ècole buissonniËre et se montre cruel envers les animaux. Il Èprouve peu ou pas de remords de ses comportements confus, brutaux et souvent sans but. Mais, dans le cas de Mary Bell, force est de constater que sa personnalitÈ s'apparente ‡ celle des psychopathes adultes. Il s'agit de bien autre chose que d'Ècole buissonniËre ou de cruautÈ envers les bÍtes. Comme les grands criminels adultes, elle tue pour le plaisir ; comme eux, elle est incapable de s'arrÍter. Il est certain que si l'inspecteur-chef Dobson ne l'avait pas emprisonnÈe, elle aurait continuÈ ses meurtres. Or, ce comportement est non seulement le fait des adultes, mais des hommes ! Les femmes psychopathes, les tueuses en sÈrie par plaisir sadique, cela n'existe pas. A part, ‡ notre connaissance, une seule exception : Erzebeth Bathory, comtesse de Transylvanie, qui, au XVIe siËcle, a sacrifiÈ six cents jeunes filles ‡ ses go?ts pervers. Mais Erzebeth Bathory pouvait agir gr‚ce ‡ son rang, qui lui assurait une presque totale impunitÈ, et dans une des rÈgions les plus reculÈes et les plus arriÈrÈes d'Europe, o? tout pouvait se passer ‡ l'abri des regards. Mary Bell, elle, níÈtait qu'une petite banlieusarde, vivant dans une contrÈe industrielle et populeuse, dans la seconde moitiÈ du xxe siËcle. Cela nía pas empÍchÈ cette enfant de onze ans de laisser libre cours ‡ ses instincts sauvages. Le cas Mary Bell est sans Èquivalent dans l'histoire du crime... Deux incidents, survenus pendant le procËs, alors quíelle Ètait dÈtenue au centre d'accueil proche du tribunal, montrent la violence des pulsions meurtriËres qui líhabitaient. Voyant un chat sur le rebord de la fenÍtre, Mary demande ‡ la femme-policier qui la garde si elle peut le prendre. Celle-ci ayant dit ´ouiª, Mary se met ‡ jouer avec lui et, brusquement, commence ‡ l'Ètrangler. La femme bondit et lui demande pourquoi elle a fait cela. Mary a cette rÈponse incroyable : ó†Oh, il ne le sent pas et, de toute faÁon, j'aime faire du mal ‡ des petites choses qui ne peuvent pas se dÈfendre ! Un peu plus tard, toujours dans le centre díaccueil, une autre femme-agent lui pose cette question banale : ó†Qu'est-ce que tu veux faire comme mÈtier, quand tu seras grande ? ó†InfirmiËre, rÈpond Mary. La femme-agent s'apprÍte ‡ la fÈliciter pour cette rÈponse qui ressemble ‡ une volontÈ de se racheter, quand Mary poursuit : ó J'aimerais Ítre infirmiËre pour enfoncer des aiguilles dans les gens. J'aime faire mal aux gens... Quoi qu'on fasse, le cas Mary Bell restera un cas ‡ part, un cas aberrant, un cas monstrueux, un cas unique. Toutes les explications qu'on pourrait lui apporter ne serviraient ‡ rien. Elles n'auraient pour but inavouÈ que de nous rassurer en rationalisant l'incomprÈhensible. Il faut laisser le cas Mary Bell tel qu'il est, brut, dÈfiant toute analyse. Mary Bell Ètait ‡ ce point un sujet unique qu'elle a provoquÈ, aprËs sa condamnation, plusieurs dÈbats au ministËre de l'IntÈrieur et plusieurs questions au Parlement. On ne pouvait pas la mettre dans un hÙpital psychiatrique, puisque tous avaient refusÈ, et les prisons n'Ètaient pas faites pour accueillir des condamnÈs aussi jeunes. (A suivre...)