Résumé de la 2e partie - Le père de Michel accuse son épouse d'avoir provoqué le geste de Jean-Pierre – son aîné – qui a jeté son petit frère par le hublot... Je reconnais que ce que j'ai dit était irresponsable, était fou. Mais il en a profité ! — Qu'est-ce que tu dis ? — Il n'avait jamais accepté la naissance de Michel. Il attendait une occasion. Il s'est servi de ma phrase inconsciente pour assassiner ce frère qu'il haïssait. Pour toute réponse, Irène reçoit une formidable gifle de son mari, mais cela ne lui fait pas baisser le ton. — Je ne veux plus le voir, Serge. Il me fait horreur ! — C'est ton fils... — Non. C'est le meurtrier de mon fils. — Si tu ne veux plus le voir, tu ne me verras pas non plus. — Comme tu veux. Divorçons ! Et c'est bien ce qui se produit : Serge continuant à accuser sa femme et Irène son fils, les Maurier vont jusqu'au divorce. La séparation est prononcée aux torts réciproques des époux, mais la grande question est, bien entendu, la garde de l'enfant. Il n'est pas possible de le confier à Irène, qui n'en veut pas. Serge aurait bien accepté, mais sa profession rend la chose impossible : sa prochaine affectation est en Algérie, en pleine guerre. Alors, le juge des divorces, en accord avec le juge pour enfants, remet Jean-Pierre Maurier à ses grands-parents paternels, qui habitent la Bretagne, avec droit de visite pour le père et la mère... Irène Maurier ne l'exercera jamais. Elle ne veut plus voir Jean-Pierre et elle tient parole. Serge Maurier ne viendra jamais non plus, mais pour une autre raison : il est tué dans un attentat peu après son arrivée à Alger. A huit ans tout juste, Jean-Pierre Maurier se retrouve donc quasi-orphelin et tous les efforts de ses grands-parents n'y font rien : de sombre qu'il était, il devient renfermé, puis violent, il faut le retirer de l'école primaire qu'il fréquentait pour le confier à un établissement d'éducation spécialisée. Il ne revient chez ses grands-parents que pour les vacances. Un jour d'été triste et venteux, alors que Jean-Pierre avait treize ans, M. et Mme Mauner père et mère ont découvert qu'il n'était pas dans la maison. Pris d'un terrible pressentiment, ils ont couru sur la plage. Là, ils ont trouvé ses vêtements bien rangés sous la pluie, mais pas de Jean-Pierre. Les secours, aussitôt alertés, ont exploré les environs pendant une semaine entière, sans pouvoir retrouver son corps. Sous son oreiller, il avait laissé un mot laconique : «Je vais rejoindre Michel.» C'était tout... Il ne disait pas s'il n'avait pu supporter le remords de son crime ou l'injuste accusation de sa mère... C'est sur un point d'interrogation que se termine ce drame. Qui de Serge ou d'Irène Maurier avait raison ? Est-ce qu'un enfant naïf avait agi à cause d'une phrase stupide ? Ou, au contraire, est-ce qu'un petit monstre machiavélique avait froidement tiré parti des circonstances ? Les vagues, en engloutissant Jean-Pierre, ont laissé la question sans réponse... Deux frères reposent, l'un dans les flots brumeux de la Bretagne, l'autre dans les eaux brûlantes de la mer Rouge. Deux innocents ou bien un meurtrier et sa victime ? Nul ne le sait. C'est le secret de la mer.