Expression - La 3e édition du Festival international d'art contemporain d'Alger s'est ouverte, hier, au Musée d'art moderne d'Alger. Jusqu'au 3 février, plus d'une vingtaine de plasticiens de différents pays prennent part à cette manifestation, on peut citer la Palestine, le Liban, l'Irak, la Turquie, l'Allemagne, la Roumanie, la Russie, la Corée, le Pakistan, le Sénégal, le Cameroun, le Maroc, la Tunisie, le Paraguay, l'Algérie, la Serbie… Ce que l'on peut constater en sillonnant l'exposition, c'est bien la diversité des genres, des supports et des styles que chacune des œuvres donne à voir : il y a de l'art visuel (photographie et vidéo), des installations et d'autres formes ou support favorisant la création contemporaine. Une multitude de thèmes y sont abordés allant du social au politique, en passant par des questionnements philosophique ou sur des préoccupations esthétiques. Cette troisième édition du Festival international d'art contemporain d'Alger est placée sous le générique «Retour». Interrogée sur le choix de la thématique, Nadira Laggoune-Aklouche, commissaire de l'exposition, répondra qu'en choisissant le thème du Retour, cela ne signifie par pour autant la réminiscence ou le regard nostalgique vers des choses passées. «Le Retour est ici compris comme le fait de revenir sur ce qui est occulté, oublié, relégué par les effets des vicissitudes de l'économie, du politique ou de l'histoire», explique-t-elle, et de souligner : «il est plus réorientation, réactivation d'expériences et de volontés ; de ce point de vue il agit vers le présent ou vers le passé comme vers des espaces connus où la possibilité de refaire reste ouverte dans un processus de réappropriation permanent.» Quant à savoir si les artistes réunis dans cette exposition ont travaillé spécialement pour la thématique, Nadira Laggoune-Aklouche dira : «Pour la plupart d'entre eux, ils n'ont pas eu besoin de travailler sur commande pour l'événement car dans leurs œuvres cette investigation créative autour de la présence de choses passées dans le présent était déjà visible et leur parcours était parsemé de retours sur autant de questions dans leur rapport au monde.» Inaugurée pour sa première session en novembre 2009, le Festival s'inscrit dans l'agenda culturel national, devenant ainsi un événement permanent du Musée d'art moderne et contemporain. Il fait aussi désormais partie de l'un des rendez-vous internationaux auquel participent des artistes du monde entier. «Dès sa création en effet, explique Nadira Laggoune-Aklouche, le Festival a été pensé comme un événement orienté vers la mise en vision des scènes artistiques contemporaines des trois continents (Afrique, Asie et Amérique du Sud), mais aussi des pays moins médiatisés, moins présents sur les scènes aussi bien locales qu'internationales.» Le Festival a été également pensé de manière à habituer le public, tenu trop à l'écart des réalités artistiques contemporaines, à l'expression contemporaine. C'est ainsi que le Festival se représente comme étant une opportunité permettant au public algérien de découvrir les créations contemporaines. Il s'agit de ce fait de «promouvoir et diffuser les œuvres des artistes internationaux et locaux, confronter les styles, les époques et les groupes, mais également donner de la visibilité et aider à l'émergence de talents locaux et internationaux», précisent les organisateurs.