Suite - Au moment où le célèbre mur de Berlin est détruit dans la nuit du samedi 9 au dimanche 10 novembre 1989, marquant la fin de la guerre froide et la chute du bloc soviétique et communiste, un autre «rideau de fer» est né sur les cendres de la même guerre. Le 38e parallèle, la ligne de fracture ou de démarcation coréenne, désigne aujourd'hui la frontière entre les deux Corées depuis la signature de l'armistice en juillet 1953. Une scission au forceps résultante d'une guerre sans merci entre les deux factions du peuple coréen divisé entre l'idéologie communiste pour le Nord et américaine pour le Sud. Il faut dire que cette frontière, la plus sécurisée et militarisée au monde, demeure la signature indélébile et vivante de la guerre froide qui a opposé pendant trop longtemps le bloc Est soviétique et celui de l'Ouest sous la houlette des Etats-Unis d'Amérique. L'idée de cette ligne, bien que virtuelle avant d'être exploitée politiquement, a été utilisée pour la première fois par le Japon qui s'affrontait avec la Russie pour le contrôle de la péninsule coréenne en 1904 suggérant à son rival que la Corée «soit divisée à hauteur de cet arc de cercle imaginaire en deux zones d'influence». Cette ligne imaginaire divise la superficie de la Corée approximativement au milieu. En 1910, le Japon a fini par annexer toute la Corée et cela a duré jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945, après la séparation effective de ce pays à la faveur de l'accord de Yalta signé entre Staline (Urss) et le Président américain Roosevelt. Cela n'a pas pu régler le problème puisque la Corée du Nord et celle du Sud n'ont cessé de s'affronter militairement causant la mort de plusieurs milliers de personnes de part et d'autre jusqu'à l'armistice signé en 1953. Aujourd'hui, la frontière ainsi définie entre ces deux pays, toujours sous forte tension, est baptisée «Zone démilitarisée (DMZ)». La bande de séparation est d'une longueur de 238 km et près de 4 km de large, émaillée de miradors de surveillance militaire. Du point de vue de la sécurité, cette ligne de démarcation des deux pays est considérée comme la frontière la plus sécurisée au monde. La zone est sapée, selon des informations, par près d'un million de mines. Et comme cela paraît insuffisant, les autorités des deux pays ont affecté respectivement 700 000 soldats nord-coréens du côté nord et 410 000 sud-coréens de côté sud pour la surveillance de cette ligne. En outre, elle est renforcée par des centaines de kilomètres de barbelé et d'antennes de radar pour que rien n'échappe aux surveillants nord et sud coréens. Par ailleurs, on relève que la zone démilitarisée est couverte par une forêt épaisse devenue un sanctuaire pour la conservation d'espèces animales diverses surtout les oiseaux migrateurs. Ce sanctuaire attire d'ailleurs plusieurs milliers de touristes venant «admirer» cette ligne qui demeure toujours un témoin des séquelles de la guerre froide.