Soutien - EIles étaient plus de 20 000 personnes à participer à des manifestations en Extrême-Orient russe et en Sibérie, avant une manifestation similaire prévue à Saint-Pétersbourg. Les Russes manifestent de plus en plus avant la présidentielle, chaque camp tentant de dépasser l'autre par l'ampleur des rassemblements. 12 000 personnes ont manifesté à Khabarovsk (Extrême-Orient) en scandant: «Nous avons quelque chose à protéger», selon la police. Un meeting géant en faveur de Poutine est prévu le 23 février prochain à Moscou sous le mot d'ordre «Nous protégeons le pays !» et les organisateurs espèrent y réunir 200 000 personnes. L'opposition répondra dans la capitale le 26 février prochain en espérant rassembler des dizaines de milliers de manifestants qui formeront une chaîne humaine autour d'un périphérique de Moscou. Vladimir Poutine est confronté depuis décembre dernier à un mouvement de contestation sans précédent depuis son arrivée à la tête de la Russie en 2000. Il reste le grand favori du scrutin du 4 mars, prochain, qui devrait permettre son retour au Kremlin, la présidence russe qu'il avait dû quitter pour des raisons constitutionnelles après deux mandats (2000-2008). A en croire la télévision d'Etat russe, un seul candidat à la présidentielle a des propositions concrètes à faire au pays : le Premier ministre, Vladimir Poutine. Lundi dernier, comme chaque semaine depuis le début de la campagne, l'homme fort de la Russie a publié une longue tribune dans un quotidien. Cette fois-ci, le thème retenu est la politique sociale, et il y promet hausses de salaire, des retraites, des bourses d'études et des allocations familiales. La première chaîne, Pervyi Kanal, y consacre immédiatement près de sept minutes lors desquelles des journalistes lisent de longs extraits du document. Aucun autre candidat ou opposant n'est interrogé sur son contenu. «Même les gens qui critiquent Poutine reconnaissent que sa connaissance des questions sociales est d'un niveau supérieur à celui de ses concurrents», affirme le journaliste en fin de sujet. Les campagnes de trois des quatre autres candidats, le populiste Vladimir Jirinovski, le communiste Guennadi Ziouganov et le centriste Sergueï Mironov devront attendre pour trouver une place dans le journal télévisé, bien qu'ils ne soient pas de féroces critiques du régime. Réunis dans un reportage de 4 minutes 30, Ziouganov apparaît pour appeler opposants et partisans du régime à éviter la confrontation. Mironov évoque un élément du fonctionnement du sénat russe. Jirinovski est montré parlant des animaux. Le lendemain, Jirinovski enrage déclare : «J'étais à l'académie d'agriculture, et la première chaîne montre juste comment je raconte que dans mon enfance j'ai eu des lapins. Qu'est-ce que cela veut dire, que c'est tout ce dont je parle aux électeurs ?» Puis, s'adressant aux caméras : «Vous filmez, vous enregistrez, mais vous avez tous un censeur dans votre studio, c'est pour ça que rien ne passe à l'antenne !» Ce déséquilibre, le Parti communiste l'a chiffré. Sur la période du 2-11 février, cinq chaînes ont consacré un total de 680 minutes à Poutine, contre 146 minutes à M. Jirinovski et 65 minutes à. Ziouganov. Et il n'y a aucune chance d'assister à une confrontation entre Vladimir Poutine et ses concurrents, le Premier ministre ayant refusant de participer aux débats télévisés.