La Russie élisait, hier, ses députés dans un scrutin dont le vainqueur était connu d'avance, le parti pro-Kremlin Edinaïa Rossia devant l'emporter largement, grâce notamment au soutien du président Vladimir Poutine dont la popularité frôle les 80%. Premier responsable de l'opposition à voter, le chef du Parti communiste russe Guennadi Ziouganov a dénoncé la situation autour des législatives en estimant qu'il n'y avait jamais eu d'“élections aussi sales”. “À mon avis ce n'est pas une élection démocratique”, a affirmé M. Ziouganov à la presse à Moscou, avant d'annoncer que son parti allait “vérifier comment (le vote) s'était passé en Extrême-Orient” où “malheureusement, il y a eu des irrégularités, notamment à Khabarovsk”. À la veille du scrutin, le chef du PC russe avait dénoncé à plusieurs reprises une campagne contre sa formation, reprochant notamment aux chaînes de télévision nationales de véhiculer des calomnies à son égard et de lui refuser un droit de réponse. Les élections devaient se dérouler dans une ambiance festive à Moscou, malgré des mesures de sécurité renforcées à la suite d'un attentat suicide contre un train vendredi dans le sud de la Russie qui a fait 41 morts. Dans un bureau proche du Kremlin, où de nombreux jeunes militaires faisaient la queue devant l'entrée, des haut-parleurs diffusaient des chansons à la mode à l'époque soviétique. Un dispositif de sécurité important avait été mis en place en Tchétchénie, où le scrutin — les premières législatives depuis le début de l'intervention des forces fédérales le 1er octobre 1999 — avait commencé dans le calme.