Panique Le secrétaire d?Etat américain Colin Powell multiplie les contacts en vue d?éviter d?autres retraits. Les fissures augmentent dans la coalition dirigée par les Etats-Unis en Irak après le retrait de leurs troupes annoncé successivement par l'Espagne, le Honduras et la République dominicaine, amenant les Etats-Unis à lancer en toute hâte une offensive diplomatique pour éviter de nouvelles défections. Le secrétaire d'Etat, Colin Powell, a indiqué, hier mardi, avoir appelé la quasi-totalité des 33 pays qui ont déployé des troupes en Irak aux côtés des forces américaines, traduisant la crainte de voir ces retraits faire tache d'huile. «J'ai parlé, au cours des dernières 24 heures, aux ministres des Affaires étrangères ou chefs du gouvernement de presque tous les pays présents dans la coalition» en Irak, a-t-il déclaré, en affichant sa confiance dans leur engagement. «Je reçois des assurances solides de soutien pour nos efforts et des engagements de rester et de terminer le travail pour lequel (ces pays) sont venus», a-t-il affirmé. Le chef de la diplomatie américaine a également tenté de minimiser la portée des départs annoncés, en les imputant à des considérations de politique intérieure. «Je regrette que l'Espagne et le Honduras aient fait ce choix et pris cette décision, mais ce sont des nations souveraines qui examinent la situation en fonction de leurs propres besoins politiques et sentiments domestiques», a-t-il dit, en affirmant que Washington restait disposé à travailler avec Madrid et Tegucigalpa dans d'autres domaines. Ces propos ont été tenus avant la décision, annoncée dans la soirée, du gouvernement dominicain de retirer «d'ici à quelques jours» ses soldats engagés en Irak. Sur le plan militaire, les retraits espagnol (1 432 soldats), hondurien (368 hommes) et dominicain (300) ne bouleversent pas l'équation sur le terrain, mais c'est davantage le signal politique envoyé par ces pays qui inquiète les dirigeants américains. Le président George W. Bush avait appelé, lundi, le nouveau Premier ministre espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, pour lui exprimer son «regret» après la «décision abrupte de retirer les troupes espagnoles d'Irak», une formule diplomatique pour traduire le vif mécontentement américain. Les pays associés à la coalition ne fournissent, avec un total de 25 000 hommes, qu'une petite fraction des forces étrangères en Irak, à côté des quelque 130 000 militaires américains. Mais les retraits, aussi minimes soient-ils, surviennent à un moment particulièrement difficile pour les Etats-Unis, que le regain de violence sur le terrain contraint à prolonger le séjour d'une partie de leurs forces qui devaient être relevées. Ces retraits mettent aussi en lumière les faiblesses du concept de «coalition de pays volontaires» élaboré par Washington pour s'entourer d'alliés sans passer par de grandes instances internationales, comme l'ONU et l'OTAN, très divisées sur la question irakienne.