Un candidat qui a déjà fait partie de la composante de l'assemblée sortante et qui brigue un nouveau mandat affirme, toute honte bue, que «le statut de parlementaire qu'il convoite va permettre au premier responsable de son parti de briguer, le moment venu, le poste de président de la République. Il est bien au fait de cet avantage, puisque nous y avons longuement parlé entre nous», nous a-t-il dit, en marge des travaux de répartition des salles et stades qui devraient accueillir les meetings lors de la campagne électorale qui s'ouvre le 15 de ce mois. Suivons toutefois «notre » candidat dans un raisonnement qui fait dans «la vente concomitante». Cette absurde réflexion d'un candidat à la députation illustre parfaitement l'état d'esprit général qui régit les directions de plusieurs formations politiques et ces joutes électorales marquées par une course effrénée vers les cimes du pouvoir. Cela, les états-majors l'ont compris et la «désignation» des candidats à cette investiture dorée est plus perçue comme la récompense d'une longue docilité que le couronnement d'une intégrité et d'une disponibilité à servir les électeurs. En fait, «on» a laissé croire en un souffle de démocratie des grosses cylindrées en invitant les bases à déléguer les militants jugés les plus aptes à la représentativité. Des candidats à la véritable assise populaire, nous dit-on, pour en fin de compte ne retenir que ceux qui sont dans les bonnes grâces des chefs. Des ministres déjà en poste et qui postulent chacun dans une «wilaya», voilà qui ressemble à du parachutage et relève d'une volonté manifeste de rester dans la périphérie du pouvoir. Ce qui explique la grogne des militants de l'arrière-pays, qui ont toujours caressé le rêve de la grande investiture par la seule grâce d'une sincérité et d'un activisme jugés garants d'une carrière à l'hémicycle. Revenus de leurs désillusions, les tâcherons des chapelles n'en démordent pas pour autant et beaucoup de délégations sont «montées» à Alger pour «rouspéter» contre cette mise à l'écart. Sans grand succès, car les chefs demeurent souverains et intransigeants. Maintenant que les principes du centralisme démocratique sont prouvés, il reste la grande inconnue : l'électorat dont le souci de s'approvisionner en lait et en patates et de faire face à cette paupérisation qui a touché de larges pans de la société. Les législatives ? Ça l'intéresse si peu, surtout que ce sont toujours les mêmes qui reviennent et qui vont donc devoir déployer des trésors de diplomatie et d'arguments pour convaincre une population à l'indifférence manifeste. Enfin, de quoi je me mêle ? Khelli l'bir beghtah.