Les partis politiques ont-ils un programme économique clair ? A entendre les candidats de toutes les mouvances, des solutions qui s'apparentent à de vagues promesses sont proposées pour sortir le pays de la dépendance économique dans laquelle il se trouve, ses principales ressources dépendant exclusivement du pétrole. Or ce qui frappe, ce n'est pas tant les promesses dont certaines frisent le surréalisme, mais la soudaine prise de conscience de cette dépendance que beaucoup semblent découvrir subitement alors qu'ils sont dans les cercles de décision depuis de longues mandatures. Pourquoi avoir attendu ces élections législatives pour préconiser la relance d'une économie nationale basée essentiellement sur une production hors hydrocarbures ? Pourquoi avoir attendu précisément cette campagne pour proposer d'intégrer le commerce informel dans les circuits légaux alors que celui-ci a pris depuis de longues décennies des proportions considérables ? De plus, est-ce bien raisonnable que d'intégrer le commerce informel en le légalisant ? N'est-ce pas une manière d'éluder le problème en le traitant de manière provisoire dans le but évident d'acheter une paix sociale ? Autrement dit, les partis, nombreux, qui proposent cette fausse solution entérinent le marché informel et il suffirait donc de l'intégrer pour que s'épanouisse notre économie nationale ? Nous voilà donc face à une fatalité qui gèle toute initiative. Les quelques rares chapelles qui parlent des PME et des PMI ne font qu'évoquer cette pourtant large possibilité et leurs discours s'arrêtent à l'intention. D'autres s'enhardissent à inviter la fameuse pomme de terre aux débats, mais là aussi, rien de concret n'est proposé si ce n'est la vague promesse de résoudre ce problème devenu un sujet national. Comment ? On ne le dit pas et il n'y a dans les exposés économiques succincts des partis, aucune feuille de route sujette à la rigueur qu'exige un tel challenge, celui de mettre à la disposition de la ménagère des fruits et légumes à profusion, produits de cette terre si généreuse et qui est devenue l'otage des courtiers et des spéculateurs, cette race décidément trop puissante pour être éliminée par des candidats qui n'ont que ça à faire : des promesses. Enfin, de quoi je me mêle ? Khelli l'bir Beghtah.