Reconnaissance Biyouna a acquis une notoriété sur le sol français grâce à Mériem, un rôle qu?elle a joué dans Le Harem de madame Osmane, réalisé par Nadir Moknèche. Le film retrace «la vie d?une maison chic dirigée d?une main de fer par la propriétaire, ancienne combattante du FLN. L?insouciance reste de mise dans des lieux de cohabitation entre une servante un peu folklorique, Mériem, une fille de 24 ans, Sakina, qui veut se marier avec un fils de paysan, une nièce superbe élevée en France, Yasmina, mariée à un ingénieur de Sonatrach, souvent absent, une s?ur mariée à un artiste? Pourtant, les temps changent et la pression islamiste se fait sentir chaque jour un peu plus?». L?excellente Biyouna apporte au film «une dimension comique délicieuse : fantasque, Mériem en a marre de servir les riches qui prennent les plus beaux hommes. Elle aime tout ce qui est bon et beau dans la vie, à commencer par l?oisiveté, la danse et la séduction», écrit Philipe P. Biyouna, qui donne au film du dynamisme et une vie au décor informel, s?impose davantage grâce à Warner Music. En 2002, elle apparaît dans La Voisine de Ghaouti Bendedouche, mais sans trop de conviction. Alors, elle prend sa revanche dans un spectacle de Mohamed Fellag, L?Opéra d?Casbah, un spectacle qui devait à l?origine s?inspirer de L?Opéra d?quat sous de Bertolt Brecht, mais qui, faute d?accord des ayants droit, s?est transformé en un demi-opéra avec Biyouna et un one man show de Fellag. Et enfin, elle joue dans un troisième film, Viva Laldjérie, où «elle est sublime en Papicha, ex-gloire de la danse du ventre», écrit Nidam Abdi, une journaliste. En effet, Biyouna incarne une belle, mais tragique femme de 50 ans, ex-danseuse de cabaret. «Un oiseau de nuit blessé, hanté par la peur du terrorisme et habité par la nostalgie de la scène», écrit Bijan Anquetil. Concernant son personnage, Biyouna dit : «Papicha, c?est un peu moi.» Effectivement, Biyouna joue sa vie, raconte son passé.