Résumé de la 1re partie - Durant son voyage, Fernand Loyal fait diverses rencontres qui lui promettent de l'aider en cas de besoin. Oh ! je ne vais qu'au prochain bourg ! L'autre lui demanda alors comment il s'appelait. — Fernand-Loyal, répondit-il. — Tiens, fit l'autre, mais alors nous avons presque le même nom : je me nomme Fernand-Déloyal. Et ils descendirent tous deux ensemble dans la prochaine auberge. Le grave, c'était que ce Fernand-Déloyal savait tout ce que l'autre Fernand pensait et voulait faire, et cela parce qu'il pratiquait diverses sortes de sorcelleries et autres maléfices. Or, dans cette auberge, il y avait une jeune servante très jolie, pure de traits et gracieuse de corps, qui s'était éprise de Fernand-Loyal : elle l'avait aimé tout de suite, parce qu'il était fort joli garçon, lui aussi. Elle s'inquiéta donc de savoir où il comptait aller, et il lui répondit qu'il voulait seulement voir un peu de pays, sans avoir de but bien précis. Pourquoi ne resterait-il pas un peu sur place ? lui demanda-t-elle. Il y aurait sûrement pour lui un emploi à la cour du roi, qui serait content de l'avoir comme serviteur ou comme piqueur. Il devrait bien essayer de se faire engager. Sa réponse fut qu'il ne pouvait guère aller lui-même se présenter pour offrir ses services. — Oh ! mais cela, je peux bien le faire ! s'exclama la jeune fille, qui se rendit immédiatement chez le roi pour lui dire qu'elle connaissait quelqu'un de très bien, un garçon charmant qu'il pourrait prendre à son service. Le roi s'en montra content et le fit venir, lui disant qu'il le prendrait comme valet ; mais Fernand-Loyal préférait être piqueur pour ne pas quitter son cheval, et le roi l'engagea comme piqueur. Lorsqu'il apprit la chose, Fernand-Déloyal se plaignit à la servante : — Alors, tu t'occupes de lui et tu ne fais rien pour moi ? — Oh ! répondit-elle bien vite, je ferai volontiers la même chose pour vous ! Mais c'était uniquement pour ne pas l'indisposer contre elle, car elle pensait : «Celui-là, il vaut mieux se le concilier et l'avoir comme ami, parce qu'on ne sait jamais ; il ne m'inspire pas confiance !» Elle retourna donc le recommander au roi comme serviteur, et le roi l'engagea comme valet. Chaque matin, quand le valet venait habiller maître, Sa Majesté recommençait les mêmes doléances : «Ah! si je pouvais enfin avoir ma bien-aimée avec moi ! Que n'est-elle ici, celle que j'aime !» Et comme Fernand-Déloyal ne voulait que du mal à l'autre Fernand, un beau matin, après avoir de nouveau entendu les plaintes du roi, il en profita pour lui dire : «Mais vous avez un piqueur, Majesté ! Vous n'avez qu'à l'envoyer pour la chercher ; et s'il ne vous la ramène pas, que sa tête roule à ses pieds !» Le roi trouva le conseil judicieux, fit appeler Fernand-Loyal et lui apprit qu'il y avait, à tel et tel endroit du monde, une princesse qu'il aimait. «Tu iras l'enlever, sinon tu mourras !» lui ordonna-t-il. Fernand-Loyal gagna l'écurie où était son cheval, et il pleurait et se lamentait : — Pauvre de moi ! Malheureux que je suis ! Quel destin ! — Fernand-Loyal, qu'as-tu à pleurer ? fit une voix derrière lui. Il se retourne, ne voit personne et se désole plus que jamais : — Oh ! mon cher cheval blanc, quel malheur ! Il faut que nous nous séparions maintenant, parce que je vais mourir ! Adieu... — Fernand-Loyal, pourquoi pleures-tu ? demande à nouveau la voix. (A suivre...)