Opération - C'est aujourd'hui, samedi, que les différents quartiers de la capitale du Djurdjura font leur toilette. La campagne de nettoyage entreprise par la radio nationale, en collaboration avec la radio locale de Tizi Ouzou qui bat son plein depuis ce matin au niveau de tous les quartiers, concerne également les chefs-lieux des daïras et communes. Cette campagne, très attendue du reste, vise à conférer à la ville un visage avenant à la veille de la rentrée sociale et des classes. Il faut dire que le problème des amas d'ordures qui gangrènent tous les quartiers de la ville et qui dégagent des odeurs nauséabondes à côté d'un paysage hideux qui fait fuir les plus téméraires, ne date pas d'hier. Depuis plusieurs années, la ville des Genêts a été confrontée à ce problème d'insalubrité qui est devenu par la force des choses, insurmontable. C'est par cette initiative baptisée «Ville propre, un environnement sain» que les Tizi-Ouzéens espèrent retrouver une ville propre. Cette campagne pour laquelle la radio locale Tizi Ouzou consacre un programme de 8 h jusqu'à 18 h, et pour laquelle l'ensemble des directions et des associations a été mobilisé, a suscité l'adhésion de plusieurs dizaines de volontaires au sein de certains comités de villages et de quartiers. Il faut dire que rien n'a a été laissé au hasard pour mener à bien cette opération qui a débuté hier soir par la réhabilitation de l'éclairage public par les agents de la Sonelgaz qui sont toujours sur le terrain. On notera également la mise à la disposition des volontaires d'importants moyens matériels. Les pouvoirs publics ont, en effet, mis à contribution des directions entières, comme la Sonelgaz, l'Algérienne des eaux (ADE), la Direction des travaux publics (DTP) ainsi que l'APC de Tizi Ouzou et des opérateurs économiques locaux ainsi que le mouvement associatif qui prend part activement à cette opération de salubrité publique. Ainsi outre les 1 500 employés qui prendront part à cette campagne, pas moins de 300 camions, 40 cases, 3 chargeurs, 2 niveleuses, 7 tracteurs pour l'enlèvement des tas d'ordures amoncelés à différents endroits, 25 camions-citernes, dont 15 de la Protection civile, pour le lavage des voies et places publiques, et 3 camions hydro-cureurs pour dégager les avaloirs, sont réquisitionnés pour la circonstance. Ce dont il faut cependant convenir est que bien que les autorités locales aient avoué leur échec dans la gestion des ordures, le citoyen est plus que jamais concerné par ce problème qui prend des proportion alarmantes. Cela quand on sait que chaque habitant de la wilaya produit une moyenne de 0,750 kg de déchets par jour. Cette quantité multipliée par le nombre des habitants qui est de l'ordre de un million deux cent mille, donne des milliers de tonnes par année. En effet, le problème de l'hygiène est l'affaire de tous. Il est regrettable de constater la démission des citoyens qui ne se sentent nullement concernés par ce problème qui pourtant les incommode en premier lieu. Une journée de volontariat aussi importante soit elle, n'est nullement suffisante, pour venir à bout d'une problème aussi complexe. Le citoyen est appelé plus que jamais à faire preuve de civisme. Il est appelé à déposer ses ordures ménagères le soir pour qu'elles soient enlevées le lendemain matin et à ne pas les déposer ailleurs que dans les bacs réservés à cet effet. Les décharges sauvages à l'origine des feux de forêt Les décharges sauvages prolifèrent au niveau de différentes localités de la wilaya de Tizi Ouzou. Pas moins de 1 500 décharges, dont le plus grand nombre se trouve à proximité des forêts, ont été recensées par la direction de l'environnement à travers toute la wilaya. Ce sont les décharges non contrôlées qui constituent de véritables «foyers d'incendie». En effet, les feux de forêt ont causé des dégâts considérables au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou, où quelque 6 726 hectares de végétation ont été détruits entre le 1er juin et le 31 août derniers dont 3 358 hectares du massif forestier. Cela, sans compter la perte de 877 hectares d'arbres fruitiers Mais les pertes les plus importantes concernent les oliviers, avec plus de 564 hectares de superficie détruite et plus de 370 autres soufflés par les flammes, représentant quelque 39 000 pieds, selon le conservateur des forêts de la wilaya de Tizi Ouzou. La valeur totale de ces oliviers calcinés à travers 50 communes est estimée à quelques 78 milliards de centimes. La Nouvelle ville ou la « ville poubelle » Si les artères de la ville de Tizi Ouzou bénéficient du soin des agents de la voirie qui font de leur mieux pour essayer de donner à la ville un visage avenant, ce n'est pas le cas au niveau des quartiers et des ruelles isolées qui, elles, offrent un visage, dont le moins qu'on puisse dire, est désolant. Cela spécialement au niveau de la Nouvelle ville qui n'a de nouveau que le nom. En effet, de gigantesques montagnes d'ordures ménagères jonchent tous les espaces et débordent sur la chaussée, tout cela sous le soleil ardent qui accélère la décomposition des déchets, dégageant du coup des relents pestilentiels jusqu'à rendre l'air irrespirable. Cela en plus des rats, des chiens errants et des moustiques qui envahissent les lieux. Bien que cette situation soit propre à tous les quartiers de la Nouvelle ville, les plus touchées sont notamment la cité Mohammed-Boudiaf et la Tour où les poubelles «installées» à même la station de fourgon, côtoient les voyageurs qui sont parfois contraints d'y rester des heures durant. Il faut dire que depuis près d'une année, les ordures ménagères ne sont plus ramassées quotidiennement depuis l'arrêt de l'entreprise privée Carom en décembre 2011, qui n'a pas hésité à mettre la clé sous le paillasson après des mois de gestion infructueuse. Les habitants, face à l'ampleur de cette situation qui devient intolérable, n'ont pas hésité à jeter les poubelles à même la chaussée en guise de protestation contre les autorités publiques qui ne daignent plus régler leur problème. Comme ultime solution, ces derniers ont souvent eu recours à l'incinération des ordures sur les trottoirs. Loin de régler le problème, cette situation qui engendre outre de la fumée, des odeurs nauséabondes qui durent des journées durant, constitue un danger certain sur la santé publique. Cette situation a empiré avec les grandes chaleurs. Les riverains sont contraints de fermer les fenêtres en raison de la fumée et des odeurs et ce, malgré la fraîcheur nocturne.