Résumé de la 105e partie - Edith de Haviland fait mine de s'apitoyer sur l'arrestation de Brenda et Laurence... L'attitude de la vieille demoiselle ne me semblait pas moins paradoxale que celle de Sophia. Comme Sophia, elle détestait Brenda et, comme Sophia, elle souhaitait que rien ne fût négligé pour assurer sa défense. — Quand seront-ils jugés ? me demanda-t-elle. Je répondis qu'il était bien difficile de le dire. L'affaire instruite, ils seraient vraisemblablement renvoyés devant le tribunal. Ils ne passeraient pas en justice avant trois ou quatre mois, au moins. Naturellement, en cas de condamnation, ils feraient appel. — Pensez-vous, reprit-elle, qu'ils seront condamnés ? — Je ne saurais le dire. Il faudrait savoir quelles preuves on a de leur culpabilité. Je sais qu'il y a des lettres... — Des lettres d'amour ? Ils étaient donc amants ? — Ils s'aimaient. Le visage d'Edith s'assombrit encore. —Tout cela m'ennuie beaucoup, Charles ! Je n'ai aucune sympathie pour Brenda et je puis même dire que, dans le passé, je l'ai détestée. J'ai tenu sur son compte des propos sévères, mais, aujourd'hui, j'estime qu'il faut lui donner des chances, toutes ses chances. Aristide l'aurait souhaité, comme je le fais. Il est, je pense, de mon devoir de veiller à ce qu'elle ne soit victime d'aucune injustice ! — Et Laurence ? Elle eut un petit mouvement d'impatience. — Laurence est un homme. À lui de se débrouiller ! Mais, pour Brenda, Aristide ne nous pardonnerait jamais de... Elle laissa sa phrase inachevée. — Il est presque l'heure de déjeuner, reprit-elle. Rentrons ! Je lui dis que je me rendais à Londres. — En auto ? — Oui. — Me prendriez-vous avec vous ? J'ai cru comprendre que nous avions maintenant l'autorisation de bouger. — Je vous emmènerais volontiers, mais je crois que Magda et Sophia vont à Londres cet après-midi. Vous serez mieux installée dans leur voiture que dans ma petite deux-places. — Je ne tiens pas à aller avec elles. Partons et n'alertons personne ! Encore que très surpris, j'acceptai. En chemin, nous n'échangeâmes que de rares paroles. Je lui demandai où elle désirait être déposée. — Dans Harley Street 5 La réponse m'inquiéta, mais je ne le laissai pas voir. Elle poursuivit : — Ou, plutôt, non ! Il est trop tôt. Laissez-moi chez Debenhams. Je déjeunerai là et j'irai à Harley Street en sortant de table. — J'espère que... Ma phrase en restait là. Edith vint à mon secours. — C'est justement pour ça que je ne voulais pas venir avec Magda. Elle fait un drame avec rien ! — Je suis navré... Elle s'interrompit. — Vous auriez tort ! J'ai eu une très belle vie. Très belle... Avec un sourire, elle ajouta : — Et ce n'est pas fini ! (A suivre...)