Attaques - Même si les violences ont considérablement diminué par rapport aux sanglantes années 2006-2007, elles restent encore très fréquentes. Quinze personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées ce mercredi dans une série d'attentats à la bombe, à la veille de Muharram, qui marque le nouvel an musulman, ont rapporté des sources médicales et sécuritaires. Ces attaques remettent une fois de plus en question la capacité des forces de sécurité irakiennes à assurer la stabilité du pays qui se remet à peine d'un sanglant conflit interconfessionnel. Les attaques les plus meurtrières se sont produites ce mercredi matin dans le nord du pays, à Kirkouk et dans la province du même nom, région riche en hydrocarbures que se disputent la région autonome du Kurdistan et le gouvernement fédéral irakien. L'explosion de deux voitures piégées et d'une bombe placée en bord de route a fait cinq morts et 34 blessés. L'une des attaques est survenue à proximité des bureaux du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) de Massoud Barzani, président du Kurdistan, situés dans un quartier à majorité kurde. A Hawijah, dans la même province, quatre personnes ont été tuées et cinq autres blessées dans un attentat à la voiture piégée qui visait une patrouille de l'armée irakienne A Bagdad, sur la place Fardaous, où se dressait jadis une statue de Saddam Hussein, une autre voiture piégée a tué une personne et en a blessé six autres. A Baladrouz, 75 km au nord de la capitale, un attentat, également commis à l'aide d'une voiture piégée a fait six blessés. Près de Hilla, le chef-lieu de la province de Babylone, située au sud de Bagdad, cinq personnes ont péri dans l'explosion de plusieurs voitures piégées sur un parking proche d'un marché, 45 autres ont été blessées. «Mon enfant a été tué! Ses amis ont été tués! Il n'y a pas de sécurité ! Nos maisons ont été détruites», criait Choukriyah Rauf, une habitante, en kurde peu après l'une des explosions.Les attaques n'ont pas été revendiquées, mais les combattants sunnites de l'Etat islamique en Irak (ISI), branche d'Al-Qaïda dans le pays, tentent fréquemment, par le biais d'attentats sanglants, de déstabiliser le gouvernement du chiite Nouri El Maliki. Ce nouvel accès de violences survient à la veille de Muharram, qui marque le début de l'année musulmane.