Résumé de la 23e partie - Rejeté par l'armée, Petiot poursuit ses études et obtient son diplôme de médecine. Il s'installe dans son pays natal où il se fait rapidement une clientèle. Les malades, qui se plaignent de douleurs, se sentent mieux et on fait courir le bruit que le docteur est un magicien. «Il vous touche et vous allez mieux !» En fait, si les douleurs disparaissent, c'est parce que le docteur Petiot prescrit des narcotiques et même de la morphine, même pour les infections bénignes. Ces produits sont dangereux parce qu'ils provoquent l'accoutumance, mais le médecin n'en a cure : l'essentiel, c'est que les malades se sentent soulagés et qu'on dise qu'il est bon médecin ! Il passe un peu pour un sorcier, devinant le passé de ses patients, donnant des détails sur leur vie. «Mais comment fait-il ?», se demande-t-on. En fait, Petiot a installé un micro dans la salle d'attente et il entend toutes les conversations. Ainsi, il peut connaître des détails sur ses patients ! Mais tout le monde ne se laisse pas prendre à son piège. Un jour, un pharmacien l'apostrophe. — Docteur vous avez prescrit à un enfant un narcotique ! — Il est agité, répond Petiot. — Mais la dose que vous avez indiquée l'aurait tué, j'ai dû la diminuer fortement ! Le docteur s'emporte. — Qui vous a autorisé à modifier mes prescriptions ? — Je vous l'ai dit, cet enfant pouvait mourir ! — Et alors, qu'est-ce que cela vous fait ? Sa mère en aurait été débarrassé une bonne fois pour toutes ! Ahurissant. Mais le docteur Petiot «fait des miracles» et personne ne trouve à redire. C'est un solitaire, mais il lui arrive de se mêler aux autres et de participer à des conversations. Il s'emporte facilement, imposant ses opinions, au besoin en criant et en menaçant. Il s'enrichit et achète une voiture de sport. C'est un piètre conducteur qui va provoquer plusieurs accidents dans la ville. Il est plus que jamais cleptomane. quand une cliente dépose son sac, il le fouille dès qu'elle a le dos tourné : argent, rouges à lèvres, porte-clefs, stylos, tout disparaît. A la fin de la journée, il a les poches pleines à craquer et fait son bilan. Il va garder quelques objets et vendre les autres au marché aux puces ! Un propriétaire, qui lui a loué un appartement meublé, refuse de lui renouveler son bail : il s'est rendu compte qu'il a dérobé des éléments du mobilier ! Quand il rend visite à son frère, celui-ci lui demande toujours, quand il s'en va, de vider ses poches. Il le connaît, depuis que, enfant, il lui volait ses jouets et ses fournitures scolaires. En 1922, il a des problèmes avec la commission de réforme des examens médicaux, à propos des indemnités qu'il reçoit. Il se donne le beau rôle en déclarant publiquement qu'il refuse désormais toute indemnité. (A suivre...)