Résumé de la 117e partie - Charles fait part de ses inquiétudes à Taverner au sujet de miss Haviland et Joséphine qui ne sont toujours pas rentrées... S'il apprend quoi que ce soit, dis-je, Taverner me le fera savoir. — Il leur est sûrement arrivé quelque chose, Charles ! Sûrement ! — Il n'est pas tellement tard, Sophia ! Eustace ricana. — Vous vous en faites pour pas grand-chose ! Elles ont dû simplement aller au cinéma. Il sortit, en traînant les pieds. — Il est très possible, dis-je alors à Sophia, qu'elle ait emmené la petite à Londres. À mon avis, elle se rendait parfaitement compte que Joséphine était menacée... Peut-être s'en rendait-elle compte mieux que nous-mêmes... Elle murmura, d'une voix à peine audible : — Elle m'a dit adieu et elle m'a embrassée. Incapable de découvrir la signification précise de cette remarque, à supposer qu'elle en eût une, je demandai à Sophia si Magda était vraiment inquiète. — Maman ? Pas du tout ! Elle n'a jamais eu le sens de l'heure. Si vous l'avez vue comme elle est aujourd'hui, c'est parce qu'elle lit une nouvelle pièce de Vavasour Jones, qui s'appelle : La femme dispose. C'est une comédie où il n'est question que d'assassinats, l'histoire d'une sorte de Barbe-Bleue femelle qui, si vous voulez toute ma pensée, doit beaucoup à Arsenic et vieilles dentelles, mais où il y a un bon rôle de femme, celui d'une demi-folle qui a la manie du veuvage. A six heures et demie, Taverner vint nous rejoindre. Son visage nous préparait à ce qu'il avait à nous dire. Sophia se leva. — Alors ? — Je suis désolé. Je vous apporte de mauvaises nouvelles. J'ai fait lancer un appel-radio. Un automobiliste a fait savoir qu'il avait aperçu la Ford recherchée, alors qu'elle quittait la grand-route, en haut de la côte de Flackspur, pour s'engager dans les bois... — Elle aurait pris le petit chemin qui va à la carrière ? — Oui. Après quelques secondes, il ajouta : — L'auto a été retrouvée dans la carrière. Les deux personnes qui l'occupaient étaient mortes. Ce sera pour vous une consolation que de savoir qu'elles ont été tuées sur le coup. — Joséphine ! Magda était à la porte. — Joséphine !... Mon enfant chérie... Sophia courut à sa mère et la serra dans ses bras. — Attendez ! dis-je. Quelque chose m'était brusquement revenu à la mémoire. Avant de sortir, Edith de Haviland avait écrit deux lettres. Dans le hall, elle tenait encore ses deux enveloppes à la main. Elle ne les avait plus au moment où elle était montée dans, la voiture. Je me précipitai dans le vestibule. Les deux enveloppes étaient là sur le grand coffre de chêne, à peine dissimulées par la boîte à thé ancienne derrière laquelle elles avaient été posées. (A suivre...)