Beaucoup parmi les observateurs qui avaient misé sur les islamistes et leur capacité à prendre en charge les préoccupations des citoyens des pays impliqués dans le Printemps arabe, sont donc revenus de leurs illusions. En Tunisie, les affrontements succèdent aux affrontements sur fond d'une nébuleuse soucieuse d'instaurer la charia en s'attaquant aux derniers îlots de liberté. Mais c'est surtout en Egypte que «le fleuve» a été détourné pour reprendre la formule d'un écrivain algérien disparu. Le président Morsi, issu de la confrérie des Frères musulmans, a vite fait de dévoiler sa véritable nature dictatoriale en cherchant à confectionner une Constitution qui lui attribue tous les pouvoirs. Au point qu'on parle déjà d'un autre Moubarak. Du coup beaucoup s'interrogent sur cette confiscation de révoltes nationales ayant donc débouché sur l'instauration d'un diktat plus violent que celui qu'il a remplacé ? Maintenant on commence sérieusement à s'interroger sur l'origine de ce Printemps arabe et, s'il ne fait pas de doute que cette révolution, qui a ébranlé beaucoup de pays de la région, a été dictée par la spontanéité de mouvements à effet domino pour s'insurger contre l'injustice, ce qui est maintenant établi, ce sont les dividendes qu'ont tirés toutes les chapelles islamistes en s'imposant comme les premières forces du pays. Pendant ce temps, l'Occident suit d'un regard bienveillant la montée de ces chapelles dites «modérées» et surtout promptes à ne pas contrecarrer les ambitions criminelles d'Israël. La dernière agression contre Gaza n'a-t-elle pas dévoilé la véritable nature de ces partis se réclamant de l'Islam et incapables de tirer la moindre salve pour venir au secours des enfants martyrs ? Voilà qui renseigne sur l'esbroufe de ces mouvements inspirés de la religion et qui finissent tous par ne respecter que celle de l'argent. L'argent du pétrole, s'entend. Comme ces pays immensément riches, le Qatar et l'Arabie saoudite, qui ont observé un étrange silence lorsque l'armée israélienne bombardait les civils palestiniens. Mauvaise nouvelle pour les potentats arabes : la Palestine vient d'être reconnue Etat non membre de l'ONU. Sans l'aide des islamistes. Enfin, de quoi je me mêle ? Khelli l'bir beghtah.