Refus Les trois grosses cylindrées s?opposent à la dissolution du Parlement. «Nous sommes là pour des décennies encore. Non pas pour monopoliser la scène politique, mais pour ?uvrer à la professionnalisation du multipartisme.» Les propos sont d?Ahmed Ouyahia, patron du RND et l?un des trois architectes de «l?alliance présidentielle» formée autour du trio RND-FLN-MSP et qui a scellé, hier, à l?hôtel El-Aurassi, son acte de naissance en paraphant le règlement général. Ces partis dits «formations participationnistes» et désormais grosses cylindrées sur un échiquier politique rénové, ont pris le soin, au lendemain des élections du 8 avril 2004, de se recycler en communion dans ce qu?on pourrait appeler communément «l?alliance présidentielle». Ce trio avait, rappelons-le, superbement huilé, trois mois plus tôt, la machine électorale du candidat Abdelaziz Bouteflika qui, faisant de la réconciliation nationale son credo, a mis l?accent dans son programme électoral sur la nécessité de renforcer la démocratie pluraliste. La man?uvre commune des trois «grosses cylindrées» ne s?inscrit-elle donc pas finalement dans ce grand édifice de la démocratie pluraliste ? Les propos d? Ahmed Ouyahia, hier, peuvent nous apporter une réponse. En estimant que «la scène connaît, depuis une dizaine d?années, des comportements pas très forts en termes d?idées», le chef du RND avait sans doute expliqué autrement, pourquoi les autres formations politiques n?avaient pas été conviées à apporter leur touche à cet édifice. Abondant dans le même sens, Abdelaziz Belkhadem a saisi cette occasion pour insister sur le fait que le «FLN est un parti au pouvoir et que les velléités d?opposition ont disparu le 8 avril 2004». Sa déclaration s?apparente plus à un message fort adressé aux pro-Benflis auxquels il lance un «retirez-vous !» plein d?audace. Mieux encore, les trois chefs de l?alliance présidentielle avaient exclu toute éventualité de dissolution de la Chambre basse du Parlement. «Nous disons, tous ensemble, non à la dissolution de l?APN», a averti Ouyahia, conforté dans ses dires par Abou Djerra Soltani qui avait évoqué l?idée de l?«impérieuse nécessité de la stabilité des institutions». «La professionnalisation du multipartisme» faisant son chemin, il reste donc à savoir comment et de quelle manière les autres formations politiques vont appréhender cette nouvelle donne pour ne pas courir le risque d?être mises définitivement sur la touche. Ce risque est grand à moins que ces dernières ne daignent faire bloc en constituant comme stratégie de réplique une alliance des «amateurs».