Qui n'a pas fredonné de sa vie un air ou une chanson de Brahim Izri, cet enfant d'Ath Lahcène (Ath Yenni Tizi Ouzou), village natal de l'autre icône de la musique kabyle Idir ? Huit années sont déjà passées depuis la disparition de Brahim Iziri, une des meilleures voix de la musique kabyle moderne. Hier, une sobre cérémonie a été organisée à sa mémoire par le dépôt d'une gerbe de fleurs sur sa tombe qui se trouve à la zaouïa de Cheikh Belkacem, à Takhoukht, en contrebas de son village natal. C'est dans cette zaouïa qu'il avait appris la musique. Né le 12 janvier 1954 à Ath Lahcen, soit le premier jour de l'an Berbère, Yennayer, Brahim Izri a consacré sa vie à la musique. Tout petit déjà, il subjuguait par sa manière de manier et de jouer la flûte qu'il confectionnait lui même avec des roseaux. C'est tout naturellement qu'il se perfectionnera à manier d'autres instruments. C'est pourquoi, l'autre monstre de la musique moderne, Idir lui fit appel et fera de lui l'un de ses principaux guitaristes. Jeune lycéen, il créera le groupe Igudar, ce qui constituera un tournant dans sa carrière musicale. Avec Idir, il sillonnera publieurs pays européens avant de voler de ses propres ailes en 1986, année à laquelle Brahim Izri éditera son premier album qui a vite connu un succès fulgurant, notamment avec Dacuyi. ll récidivera en 1995 avec un tube qui a marqué toute la génération de l'époque, à savoir la chanson Cteduyi. Quatre ans plus tard, 1999, il a composé une autre chanson avec son ami de toujours Idir mais aussi avec le célèbre chanteur français Maxime Le Forestier. La chanson intitulée « Tizi Ouzou », avec des couplets en kabyle et en français, se veut un hommage à toutes les personnes qui ont marqué la culture kabyle. Un véritable chef-d'œuvre. Brahim Izri était aussi connu pour son humanisme hors paire. Il a soutenu plusieurs mouvements de protestation des sans papiers en France, la cause amazighe, etc et animé plusieurs actions et galas de charité au profit de personnes nécessiteuses et malades. Il est décédé le 05 janvier 2005 dans un hôpital parisien après avoir longuement lutté contre la maladie. Il n'avait que 51 ans.